Mehdi Jomaa n'est pas allé à Paris pour manger des fricassés à Belleville, mais pour acheter 6 hélicoptères Caracal français, pour la somme de 300 millions d'euros (700 millions de dinars).
Par Imed Bahri
Mehdi Jomaa savait ce qu'il disait en parlant d'un partenariat d'égal-à-égal avec la France et non d'une demande d'assistance. François Hollande l'a sans doute confirmé en recevant, mardi soir, le Premier ministre tunisien à l'Elysée.
C'est le gouvernement Larayedh, en pleine crise politique, économique et financière qui a envoyé la lettre d'attention à ce sujet après qu'une délégation du quai d'Orsay ait longuement négocié l'affaire on ne sait pas avec qui en Tunisie.
On comprend dès lors l'engouement de Laurent Fabius le ministre français des Affaires étrangères pour notre pays, jusqu'à venir passer la moitié de ses vacances chez nous et l'organisation par ses soins d'un diner-débat sur... le tourisme (sic !). La France, dans la situation de crise où elle se trouve, ne crache plus sur les... miettes.
Les fameuses hélicoptères Caracal (Ph. Armée de l'air, France).
En tout cas, les patrons d'Eurocopter, le fabricant européen se frottent les mains. Il s'agit d'hélicoptères de transport de troupes destinés à l'armée tunisienne, que les Français sont parvenus à fourguer à notre pays, devançant les Américains qui voulaient nous vendre leurs Black Hawks.
C'est la première fois qu'un contrat aussi important soit négocié avec la Tunisie. Lors de son dernier voyage, les 24 et 25 avril, M. Fabius avait dû s'assurer de l'avancée des tractations. La Tunisie a, de son côté, négocié un financement «souple».
Les sources ne précisent pas le sens de cette souplesse. En tout cas, cela pouvait expliquer le report de la visite de M. Jomaa, le temps de peaufiner les termes de l'accord.
Du côté tunisien silence radio, malgré une pléiade de journalistes qui ont accompagné le président du gouvernement provisoire dans son périple. Un des confrères en a vaguement parlé mais il a poussé la naïveté jusqu'à parler d'un «don» de la France.
Ce silence gêné s'explique par les annonces faites sur le très mauvais état des finances de l'Etat qui a dû recourir à un emprunt intérieur pour payer les salaires et les retraites d'avril.
François Hollande reçoit Mehdi Jomaa à l'Elysée, mardi 30 avril: Qui aide qui?
Kapitalis a, dans deux articles précédents, attiré l'attention sur la possibilité de la conclusion d'un tel marché et le danger que cela représenterait s'il n'est pas conclu dans la transparence totale. Or ce silence de la part du gouvernement tunisien est incompréhensible.
Les opérations de Com' de Mehdi Jomaa dans le métro parisien ou mangeant un fricassé à Belleville en deviennent carrément risibles.
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