Moncef Marzouki a déclaré, aujourd’hui, sur France 24, qu’il est le seul garant de la démocratie et si son rival remporte le 2e tour, la Tunisie ne connaîtrait plus la stabilité.
Cette interview du candidat du Congrès pour la république (CpR) au 2e tour de la présidentielle, diffusée ce mardi 25 novembre 2014, à 17H40, soit 4 petites heures après celle que Beji Caïd Essebsi a accordée à la même chaîne, résonne comme un droit de réponse. Moncef Marzouki estime que la victoire au 2e tour de son rival fera entrer la Tunisie dans une phase d’instabilité et le pays traversera une période «terrible», en restant évasif sur le sens qu'il donne à ce mot. Est-ce là une menace? Va-t-il, en cas de perte, lâcher la bride aux extrémistes religieux qui le soutiennent? Va-t-il, comme l’autre grand démocrate, Laurent Gbagbo, refuser de quitter le palais de Carthage? Avec un homme aussi impulsif et imprévisible, tout est possible et on peut craindre le pire... Ces déclarations de M. Marzouki sont, en effet, pour le moins que l’on puisse dire, inquiétantes et trahissent la soif de pouvoir et de vengeance qui anime l’homme. M. Marzouki a beau prétendre qu’il est, aujourd’hui, le seul garant de la stabilité du pays, car, selon lui, il bénéficie du «soutien des deux-tiers du peuple tunisien» (sic !), les Tunisiens ont du mal à le suivre, d’autant que ces «deux-tiers» n’apparaissent pas dans les résultats officiels du 1er tour de la présidentielle et qu’en matière d’instabilité, durant les 3 années que M. Marzouki a passé à la tête de l’Etat, ses compatriotes en ont vu de toutes les couleurs : montée du terrorisme, agressions contre les intellectuels et les artistes, assassinats politiques, etc., sans que M. Marzouki ne réagisse vraiment. On l’a même vu ouvrir le palais de Carthage aux extrémistes religieux de tous bords. M. Marzouki n’a pas apprécié que M. Caïd Essebsi qualifie ses électeurs de partisans d’Ennahdha, d’islamistes jihadistes et d’activistes violents, ce qui est à peine exagéré. «C’est là une menace. Mon rival cherche, tout simplement, à remettre les gens en prison. Cet homme cherche à diviser le peuple entre islamistes et mécréants. Je lui dis que la ligne qui nous sépare est celle de la démocratie et tout le monde connait mon passé qui n’est pas comme le sien», a déclaré M. Marzouki, en essayant de garder le calme et de maitriser ses nerfs. Reste que les Tunisiens jugent, désormais, ceux qui les gouvernent, non sur leur passé, mais sur leur comportement actuel, et dans le cas de M. Marzouki, les dérapages inquiétants sont devenus trop nombreux pour ne pas susciter des craintes voire des peurs justifiées. M. Marzouki, qui souffre d’un irrépressible sentiment de persécution, oublie qu’il est à la tête de l’Etat, et ne cesse de se plaindre, comme s’il est resté l’opposant persécuté qu’il fut, il y a déjà longtemps, sous Ben Ali. Il y a quelque chose de pathétique et de pathologique dans cette posture quelque peu paranoïaque... «Mon rival a lâché ses milices et là où je me déplace, on me crie ‘‘Dégage’’. Il a lâché aussi ses médias pour m’attaquer. Pourtant je n’ai jamais fermé un journal ou mis un journaliste en prison», a encore déclaré M. Marzouki. Est-ce là une menace? Le chef du CpR a-t-il oublié qu’il ne pourra plus mettre des journalistes en prison, parce que le peuple tunisien, qui a fait la révolution, l’en empêchera? Le peuple a libéré les journalistes de l’emprise des politiques... Définitivement. Et M. Marzouki n’y pourra plus rien... Dans quelques semaines, les Tunisiens le jetteront là où il aurait dû être et d'où il n'aurait jamais dû sortir... Z. A. |
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