L’Etoile du Nord est un centre culturel et artistique situé au centre-ville de Tunis, très fréquenté par les jeunes des deux sexes, et notamment les amateurs de théâtre et les artistes underground.

C’est une manière pour le président de Nida Tounes, dont les 88 ans alimentent les critiques de ses adversaires, de prendre un bain de jouvence et s’immerger dans une ambiance bariolée, cool et branchée.

Caïd Essebsi immergé dans une ambiance bariolée, cool et branchée.

Les jeunes rencontrés, ce mardi 9 décembre 2014, à l’Etoile du Nord proviennent de diverses régions de la Tunisie. Activistes de la société civile sans étiquette partisane, ils ont profité de l’occasion pour faire part au probable futur président de la république de leurs aspirations, frustrations et problèmes quotidiens.

Ainsi que de leur vision de l’Etat, du rôle du président de la république et de ce qui peut être réalisé à la prochaine étape, eu égard aux moyens limités dont dispose le pays et des énormes urgences économiques et sociales qui attendent le nouveau gouvernement.

Les jeunes ont profité de l’occasion pour faire part au probable futur président de la république de leurs aspirations, frustrations et problèmes.

Le candidat de Nida Tounes a exhorté les jeunes à «s'impliquer en politique pour assurer l'avenir» de leur pays, soulignant qu'il revient aux dirigeants politiques actuels d'encadrer la jeunesse et de mettre en place les conditions qui leur permettent d'accéder aux responsabilités.

Le débat a porté sur divers thèmes comme les libertés publiques, le chômage, l'emploi, la vie politique, les arts et le sport et enfin la place de la jeunesse dans la société.

A une question sur les moyens envisagés pour mieux garantir la liberté de manifester et la liberté d'expression et d'opinion s'il est élu président, Caïd Essebsi a rappelé que ce sont «des droits garantis par une Constitution élaborée avec la participation de la société civile».

Il a, également, souligné la nécessité de «revoir et parfaire toutes les lois de manière à les mettre en harmonie avec l'esprit de la Constitution, à consacrer la démocratie et asseoir les fondements de l'Etat de droit». Cinquante années durant, «les dirigeants de la Tunisie ont utilisé la manière forte en lieu et place du droit», a-t-il ajouté.

Un centre culturel et artistique fréquenté par les amateurs de théâtre et les artistes underground.

Interrogé sur l'éventualité de la révision de la loi sur la consommation de certaines substances psychotropes comme le cannabis, Caïd Essebsi a indiqué que «cette loi est par essence répressive».

«Nous n'encourageons pas la consommation de cette substance. Pour autant, nous estimons indispensable de reconsidérer les peines encourues, surtout dans les cas de primo-consommateurs. Car ce qui nous préoccupe le plus, c'est la préservation de l'avenir de l'accusé, souvent censé être sur les bancs de l'école, mais aussi l'intérêt de la famille», a encore expliqué le candidat à la présidence, tout en appelant à laisser au juge une plus grande latitude d'appréciation, y compris la possibilité de substituer aux peines privatives de liberté la condamnation à accomplir des tâches d'intérêt général ou à une amende.

Evoquant le terrorisme, le candidat a estimé que l'«indulgence» du précédent gouvernement a contribué à étendre le champ de ce fléau.

Les jeunes entre eux...

«Nul n'aura rien à craindre de l'activation de la loi contre le terrorisme, dans la mesure où l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) aura un pouvoir de contrôle sur l'action du gouvernement», a-t-il assuré, tout en partageant avec les jeunes présents ses préoccupations du moment et ses ambitions pour une Tunisie unie, travailleuse, réconciliée avec son histoire et ouverte sur le monde extérieur.

La rencontre, tenue avec deux heures de retard sur l'horaire initialement prévu, a cependant été boycottée par certains journalistes, pour protester contre la mauvaise organisation.

I. B. (avec Tap).