Kamel Morjane n’a jamais nié avoir délivré, au lendemain de la révolution, des passeports diplomatiques aux Ben Ali. Sera-t-il poursuivi à propos de cette affaire?


L’accord conclu, vendredi, au terme de la réunion au ministère des Affaires étrangères, entre les membres du syndicat et ceux du cabinet de ministre Rafik Abdessalem, en présence de ce dernier, prévoit la mise en place, dans les jours à venir, d’une commission pour enquêter sur plusieurs dossiers relatifs au fonctionnement de ce département.

Parmi les dossiers qui seront ouverts et donneront lieu à une enquête, il y a celui des anciens fonctionnaires du ministère, qui ont délivré des passeports diplomatiques à l’ancien président Ben Ali et à quelques membres de sa famille au lendemain de la révolution (le 16 janvier 2011). Parmi ces fonctionnaires, il y a, on le sait, l’ancien ministre des Affaires étrangères et actuel leader du parti Al-Moubadara (Initiative), qui ne sera donc pas épargné.

Interrogé à plusieurs reprises à propos de ces passeports, Kamel Morjane (qui a aussi un lien de parenté avec l’ancien président) n’a jamais nié les faits et dit assumer totalement son acte.

M. Morjane était au premier rang des personnalités qui ont lancé «L’Appel de la Patrie», lors du meeting organisé, le 24 mars dernier, à Monastir par d’anciens destouriens sous la houlette de l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebssi. Suite à ce congrès, plusieurs micros partis – nés au lendemain de la révolution – ont annoncé leur adhésion au parti Al Moubadara de M. Morjane, qui a commencé à conquérir du terrain et à rassembler des voix.

La commission d’enquête du ministère des Affaires étrangères s’occupera aussi des cas des personnes ayant lien avec la corruption et la malversation (administrative et financière) et qui continuent de mettre les bâtons dans les roues du ministère, l’empêchant d’aller de l’avant dans la réforme.

La semaine dernière, il y a eu plusieurs mouvements de protestation au ministère des Affaires étrangères. Certains fonctionnaires ont mis un brassard rouge en signe de protestation.

Cette commission va-t-elle aider à remettre certains fonctionnaires à leurs places?

Z. A.