Quand il parle de la Tunisie, le président de la république prend un ton lyrique: on croit lire une brochure de l’Agence tunisienne de communication extérieur (Atce). Un effet des plus désagréables…


Le rôle d’un président, surtout quand il se déplace à l’étranger, consiste aussi à être le VRP de son pays. Il lui revient de vanter les mérites de son peuple et les opportunités que son pays offre aux investisseurs étrangers.

C’est ce qu’a fait M. Marzouki, samedi, à Doha, lors d’une séance de travail consacrée à l’examen de la situation économique et du développement en Tunisie, dans le cadre des travaux de la 13e session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Reste que le plaidoyer date quelque peu et que les arguments utilisés sont exactement les mêmes que ceux agités par l’ancien régime.

L’impression de déjà lu et de déjà entendu, qui se dégage du communique officiel rendant compte du discours du président provisoire à la réunion de Doha, n’en est que plus désagréable.

Jugeons-en…

La Tunisie, un ‘‘site intelligent’’, merci qui?

Le président de la République provisoire Moncef Marzouki a déclaré: «la Tunisie que les observateurs n’hésitent pas à qualifier de ‘‘site intelligent’’ dans le bassin méditerranéen, compte sérieusement sur ses atouts historiques pour attirer les investisseurs et les multinationales».

M. Marzouki a relevé que «la Tunisie s’est attachée à être en phase avec les développements enregistrés dans l’industrie mondiale, grâce aux avantages préférentiels structurels qu’elle offre».

Il a ajouté, selon un communiqué de la présidence de la République, que «le peuple tunisien, qui compte parmi les peuples arabes les plus avancés, en termes d’éducation et d’enseignement, s’est révolté le 14 janvier 2011, pour exprimer sa volonté de débarrasser la Tunisie d’un régime qui a régné 23 ans durant et annoncer en plein hiver l’avènement d’un printemps où fleurissent ses potentialités et ses idées», selon son expression.

«Ce peuple qui possède le plus haut taux de connexion au réseau Internet en Afrique et qui est le plus initié à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, est parvenu à déclencher une révolution électronique, la première en son genre dans l’histoire de l’humanité», a déclaré le président Marzouki. Qui n'a pas jugé nécessaire de remercier son prédécesseur, qui est à l'origine de cette performance

La maîtrise des secteurs porteurs

Après avoir rappelé que la Tunisie a été et demeure «une plateforme idoine pour le développement des activités économiques et une destination privilégiée des entreprises internationales», le chef de l’Etat a fait remarquer que «la Tunisie progresse à pas sûrs dans le domaine de maîtrise des secteurs porteurs, en tant que catalyseurs de  développement».

«Instaurer les attributs de la bonne gouvernance et de la transparence et promouvoir l’infrastructure sont de nature à conforter la capacité de la Tunisie à drainer de nouveaux investissements, notamment dans les régions de l’intérieur et dans des secteurs à contenu technologique élevé», a-t-il soutenu.

Il a affirmé que la fin de la dictature et l’amorce du processus démocratique en Tunisie a promu son image de marque dans le monde, formant le souhait de voir les investisseurs potentiels visiter la Tunisie postrévolutionnaire pour prendre connaissance de visu du climat d’investissement et des opportunités qu’elle offre, ainsi que de la crédibilité de ses institutions et de l’efficacité de ses lois en vigueur, loin des tiraillements politiques qui donnent une fausse image de la réalité.

En 2011, l’économie tunisienne a conservé son classement en tant que premier pays compétitif en Afrique et dans le monde arabe, selon le rapport annuel du Forum économique mondial de Davos, a-t-il rappelé, précisant qu’en dépit des fluctuations conjoncturelles, les exportations tunisiennes sont parvenues à la majorité des marchés internationaux «selon les délais et la qualité convenus».

Il a, en conclusion, appelé les investisseurs à rejoindre les 3.200 entreprises de 63 nationalités différentes installées en Tunisie, exprimant le souhait que cette rencontre apportera des réponses aux interrogations des investisseurs étrangers.

I. B. (avec Tap).