Une semaine avant que le prédicateur égyptien Mohamed Hassan n'atterrisse en Tunisie, la polémique enfle entre ceux qui vont lui ouvrir les mosquées et les stades et ceux qui lui reprochent son enseignement wahhabite.
Parmi les gens qui soutiennent la tournée de prêche du prédicateur égyptien très fan de l'excision des filles, on trouve, sans surprise, le parti Ennahdha (au pouvoir) et ses partisans de la grande nébuleuse islamiste.
C'est le cas du député Habib Ellouze, ami des salafistes jihadistes, qui estime que le prédicateur égyptien fera des «prêches modérés». Car, ajoute-t-il, «c'est un savant et il ne va nullement propager des discours wahhabites». M. Ellouze a ajouté que les Tunisiens ne vont pas succomber rapidement aux sirènes du courant wahhabite, car ils sont ouverts et tolérants de par leurs histoire et civilisation.
Contrairement à M. Ellouze, Ferid El-Beji, président de l'association Dar al-Hadith Ezzaïtouni, a lancé un cri d'alarme pour protéger nos jeunes de l'influence néfaste de ce prédicateur qui diffuse des messages dangereux. «Mohamed Hassan a un discours d'exclusion. Il diffuse une idéologie wahhabite et qualifie de mécréants tous ceux qui ne partagent pas ses idées. Je suis totalement contre sa visite. J'interpelle les consciences pour qu'on mette fin aux visites de ces gens dangereux», a prévenu cet homme de religion abreuvé à la tradition islamique tunisienne.
Au programme du prédicateur extrémiste égyptien : une conférence, mardi 30 avril, après la prière d'Al-Maghreb à la Coupole d'El-Menzah, à Tunis.
Mercredi 1er mai, Mohamed Hassan fera un prêche au stade de Béja (nord-ouest), puis le jeudi 2 mai au stade de Hammamet (nord-est) et le vendredi 3 mai à la mosquée Oqba Ibn Nafaâ à Kairouan (centre). Deux petites heures après, il sera accueilli par le prédicateur wahhabite tunisien Béchir Ben Hassen à Msaken (centre-est) où il donnera une conférence dans le courant de la soirée. Le lendemain, il sera à Mahdia (centre-est) à la mosquée El-Fath et il clôturera, le même jour, sa première tournée tunisienne à Sfax (sud-est), à la mosquée Ellakhmi, fief des islamistes extrémistes dans la capitale du sud.
Sur les réseaux sociaux, des voix s'élèvent pour stigmatiser les 5 associations islamistes wahhabites qui ont invité le prédicateur égyptien, ainsi que le ministre des Sports qui a accepté d'ouvrir les stades pour la diffusion du wahhabisme.
Z. A.