Mohammed Hassen, prédicateur wahhabite égyptien sera accueilli aujourd'hui à l'aéroport de Tunis-Carthage à 12H30 par 5 associations proches du parti islamiste au pouvoir Ennahdha.
Une association présidée par le député nahdhaoui Habib Ellouze lui-même, connu pour ses affinités avec les salafistes jihadistes, sera parmi les associations qui accueilleront ce prédicateur extrémiste à l'aéroport de Tunis-Carthage.
La première conférence (ou prêche) de ce prédicateur partisan de l'excision des femmes est prévue, ce soir, à 19 heures, à la Coupole d'El Menzah, à Tunis. D'autres conférences suivront à la mosquée Zitouna, dans la capitale, mais aussi dans plusieurs régions du pays.
Pour absorber la colère des Tunisiens et Tunisiennes contre la tournée du prédicateur wahhabite égyptien, le journal ''Al-Fajr'', organe du parti islamiste Ennahdha, avait annoncé à la Une de sa livraison de vendredi dernier que Mohamed Hassan ne viendra pas en Tunisie. La raison de la soi-disant annulation de son voyage serait, selon le journal, «la campagne féroce menée contre lui par les laïques l'a fait revenir sur sa décision».
''Al-Fajr'' a donc, une nouvelle fois, menti. Ce qui n'étonne plus les Tunisiens, qui se sont habitués aux mensonges et aux dissimulations des islamistes au pouvoir, de grands fervents du double discours.
Depuis deux semaines, des religieux de la Zitouna, des associations et autres défenseurs du soufisme – frappé d'interdit par le wahhabisme – ont appelé la société civile à manifester contre le prédicateur salafiste qui cherche «à propager son venin wahhabite dans une société musulmane et modérée», selon les propos de Ferid El-Béji, président de l'Association Dar al-Hadith Ezzaïtouni.
Ce dernier avait déclaré, lundi, à Kapitalis que «l'annonce de l'annulation de la visite par le journal d'Ennahdha était voulue pour apaiser de la colère des Tunisiens et détourner leur attention. Cette annonce n'est qu'une mise en scène. Mais nous n'allons pas nous taire face à ces 50.000 personnes extrémistes, tout au plus, qui s'activent dans le pays. En deux mots, les Tunisiens ne se laisseront pas faire et ne succomberont pas au wahhabisme. Seul changement, la tournée qui était prévue sous l'égide du ministère des Affaires religieuses ne l'est plus et le prédicateur est totalement pris en charge par les association», a-t-il précisé.
Reste à se demander qui finance ces associations islamistes, qui ont poussé comme des champignons au lendemain de la prise du pouvoir par Ennahdha, sinon le parti islamiste lui-même et ses alliés qataris et saoudiens?
C'est ce que confirme M. El Beji: «Nous savons très bien qu'il y a des pays qui sont en train de verser beaucoup d'argent à ces associations pour convertir notre pays au wahhabisme».
Z. A.