Retour sur les faits: nous sommes en octobre 2013, un Franco-tunisien de 25 ans vivant en France, radicalisé après un pèlerinage à la Mecque, enlève sa fille de 28 mois, Assia, et l’emmène avec lui en Syrie, où il est allé combattre dans les rangs du Front Al-Nosra, une branche d'Al-Qaïda.

Son épouse, Meriam Rhaiem, fait tout ce qu’elle peut pour essayer de le raisonner et récupérer sa fille, mais elle n’y parvient pas. Elle ameute alors les médias et demande l’aide du président François Hollande.

Entre-temps, la fillette passe 2 mois en Turquie puis 8 autres en Syrie avec son père.

Ne voyant plus d’autre issue, la mère courage appelle, en septembre 2014, son époux jihadiste (avec lequel elle a maintenu un contact téléphonique) et lui fait croire qu'elle s’est repentie de tous ses péchés et qu’elle est prête à le rejoindre pour combattre au nom de l’islam.

Meriam donne rendez-vous à son époux dans un hôtel d'Hatay, à la frontière turco-syrienne… La police turque attend aussi. Assia est désormais en sécurité dans les bras de sa mère, loin des armes, des bombes et du sang… Le père, lui, sera incarcéré.

Meriam Rhaiem à son arrivée en France (avec le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve).

Depuis, la mère et la fille vivent sous protection, étant menacées par les amis de son ex-époux, des «jeunes extrémistes religieux».

Assia va bien, assure sa mère, elle garde cependant un traumatisme des bruits des avions, qui lui rappellent celui des bombardements aériens.

Dans son livre, sorti cette semaine, Meriam Rhaiem revient sur le combat d’une maman qui a remué ciel et terre et mis sa vie en danger pour sauver celle de son enfant.

Y. N. M.

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