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Les songes et mensonges de Moncef Marzouki

Moncef-MarzoukiLe lancinant sentiment de persécution dont souffre Moncef Marzouki lui fait voir toujours les choses sous un angle déformé.

Par Ridha Kéfi

Souvenons-nous, l’ancien opposant politique aimait énumérer les vacheries que lui faisait subir le régime dictatorial de Ben Ali et il semblait éprouver une certaine jouissance à parler de ses vraies fausses souffrances, car, en comparaison avec d’autres opposants à Ben Ali, son exil en France était vraiment doré.

Le «président opposant»

Quand le parti Ennahdha a nommé M. Marzouki président provisoire de la république et que ce dernier a pris ses quartiers au Palais de Carthage, il a continué – chassez le naturel, il revient au galop – à se plaindre et à se comporter comme un persécuté politique.

Sa position avait quelque chose de pathétiquement cocasse : il était en plein coeur du pouvoir, avait la haute main sur l’armée – il limogeait et nommait les membres de l’état-major –, présidait le Conseil supérieur de la sécurité et dirigeait la diplomatie, tout en prenant des postures d’opposant politique, en se dérobant à ses responsabilités de chef d’Etat au rabais, «tartour» (marionnette) gesticulant de façon dont le ridicule le disputait au pathétique. Ce qui lui a valu le titre du «président opposant», dont il fut d’ailleurs l’inventeur et l’unique incarnation à ce jour.

Cependant, et après sa cuisante défaite à la présidentielle et la déroute de son parti aux législatives, Moncef Marzouki est revenu à son statut préféré : celui de persécuté politique. Et il se régale de nouveau à énumérer les vacheries que lui font subir aujourd’hui ses adversaires politiques. C’est là, on l’a compris, le seul exercice dans lequel il semble posséder quelque compétence mondialement reconnue.

La complainte du mal-aimé

L’ex-président provisoire s’est plaint, cette semaine, dans un post sur sa page Facebook, des accusations dont il fait l’objet : celles d’être un ivrogne, un fou et un fauteur de troubles qui soutient l’anarchie et les protestations dans le sud tunisien. Il a noté, dans ce qui ressemble à un aveu: «On m’a accusé d’être un agent du Qatar, d’avoir porté atteinte à l’autorité de l’Etat et porté préjudice l’économie… On a dit que j’adorais manger du poisson, et notamment le poisson serre, or, je ne  mange que les sardines. Et maintenant, on m’accuse d’être derrière la campagne ‘‘Où est le pétrole ?’’, et sans preuve». Et M. Marzouki d’ajouter: «On m’a accusé d’être un ivrogne, alors que je ne bois pas. On m’a accusé d’être un fou, alors que je suis maître de moi-même et de mes nerfs, d’ailleurs je n’ai jamais jeté personne en prison, alors que j’en avais la possibilité. On a prétendu que je percevais 50.000 dollars d’Al-Jazeera, moi qui dépensait l’essentiel de mon salaire (de président, 30.000 dinars/mois, Ndlr) pour aider les pauvres parmi les membres de ma famille et d’autres. On m’a accusé aussi d’être un agent du Qatar, alors que toute l’aide du Qatar (à la Tunisie, Ndlr) est allée dans les caisses de l’Etat, et je n’en ai pas perçu un sou personnellement. On m’a accusé d’avoir nui à l’autorité de l’Etat, or vous avez vu ce qu’elle est devenue après moi. On m’a accusé d’avoir fait extrader Baghdadi Mahmoudi (l’ancien Premier ministre libyen, Ndlr), alors que j’ai failli démissionner parce qu’il a été livré contre mon gré…»

L’homme qui ment

La litanie des complaintes est encore plus longue, mais on l’arrêtera là. Pour y répondre.

D’abord, en ce qui concerne le poisson que mangeait M. Marzouki, les factures (avec des montants faramineux) du Palais de Carthage suffisent à le démentir. Quant à sa santé mentale, les Tunisiens seraient bien contents d’être rassurés à ce sujet par un collège de médecins, tant le comportement de leur ex-président provisoire – qui voyait des complots partout et guerroyait contre des ennemis invisibles ! –  leur semblait pour le moins inquiétant. De mauvaises langues ont même prétendu qu’il a été longtemps soigné, en France, pour des problèmes psychiques et prenaient régulièrement des neuroleptiques. Et on aimerait voir ces allégations démenties… par un collège de médecins, car M. Marzouki – dont le passage à la tête de l’Etat a été calamiteux – a encore des ambitions politiques et lorgne de nouveau sur le Palais de Carthage.

En ce qui concerne le Qatar, M. Marzouki ne peut faire oublier les articles qu’il publiait sur le site Al-Jazeera.net pendant toute la période où il occupait le Palais de Carthage et qui sont payés, on le sait, 300 dollars la pièce.

Les Tunisiens ne peuvent oublier non plus que celui qui était leur président provisoire les a humiliés en se rendant dans le bureau de Cheikha Moza, épouse de l’ex-émir du Qatar et mère de l’actuel, à Doha, comme un vulgaire visiteur venu quémander quelque service.

M. Marzouki fut aussi le seul chef d’Etat dans l’histoire de l’humanité à faire un l’éloge appuyé d’un Etat étranger, le Qatar en l’occurrence, tout en tempêtant et en menaçant ceux parmi ses concitoyens qui se permettraient de le critiquer. Les vidéos sont là qui attestent de toutes ces atteintes de M. Marzouki à la crédibilité, à l’autorité et à la dignité de l’Etat et du peuple tunisiens.

S’agissant de l’affaire Baghdadi Mahmoudi, M. Marzouki ment effrontément. Car il était d’accord sur le principe de son extradition et l’ex-chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali l’a souvent dit et répété. M. Marzouki a seulement mal pris – son  orgeuil en a été quelque peu froissé – qu’on ne l’ait pas informé le jour même de l’opération. Et s’il avait, à l’époque, songé à démissionner pour protester contre cette extradition, pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? On peut avancer quelques explications : 1- il a manqué de courage; 2- il ne pouvait mordre la main dans laquelle il mangeait, celle de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, son mentor et son bienfaiteur; 3- il ne pouvait se couvrir de ridicule en obligeant M. Jebali à le démentir publiquement, preuves à l’appui.

Pour le reste, l’histoire dira tout le mal que cet «éternel opposant» a fait à la Tunisie durant les quatre années qu’il a passées au Palais de Carthage.

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