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Tourisme: Les Tunisiens résidents à l’étranger appelés à la rescousse

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Les dernières mesures visant à sauver le tourisme tunisien après l’attentat de Sousse sont loin de faire l’unanimité. Au contraire…

Par Anouar Hnaïne

De toute évidence, les mesures prises par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat en faveur du secteur de l’hôtellerie font des vagues. Elles ont, en tout cas, provoqué une inflation de commentaires souvent acerbes sinon assassins.

Mesures par temps d’exception

Du côté de l’Utica, la centrale des patrons, des voix se sont élevées pour réclamer les mêmes aides aux professionnels du para-touristiques, artisanat, restauration ou taxis touristiques. Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme, qui ne s’y attendait apparemment pas, a donc ouvert la boîte de Pandore. Elle continue à réunir les responsables et les médias pour relayer  le bien-fondé de «mesures par temps d’exception». Au menu ramadanesque du mercredi 8 juillet 2015 : un débat avec les députés à l’étranger pour relayer son discours auprès de la communauté qu’ils représentent.

Avec plus ou moins de sagacité, elle a repris les arguments qui contentent les uns et fâchent les autres. Le sujet s’est focalisé autour des 30% de réduction sur les billets de voyage accordés aux tunisiens résidents à l’étranger. «Ce sont des mesures exceptionnelles, pour une situation exceptionnelle», répète-t-elle, en étalant ses arguments sur cette décision qu’il faudrait «apprécier sous un angle macroéconomique», ce à quoi Sarra Rejeb, Pdg de Tunisair, répond : «Notre compagnie enregistre des pertes colossales, de l’ordre de 250 millions de dinars, soit 25% de son chiffre d’affaires. Aussi mon devoir est-il de sauver d’abord ma compagnie, donc d’évaluer ces décisions sous un angle microéconomique». Donc, guerre picrocholine et désaccord notable.

Du côté de la compagnie maritime tout «baigne», «pas tempête», selon Ali Belgacem, Pdg de la CTN, «146.000 voyageurs, 2.500 voitures, 5 voyages supplémentaires sont prévus», annonce-t il pour la saison estivale.

«L’armée de réserve» entre en jeu  

Les députés, chacun de son côté, ont défendu leur pré carré. «Ces mesures devraient être appliquées au moins pour 2, 3 ans et plus», propose l’un d’eux. «Nous voulons que les hôteliers nous reçoivent dignement, le Tunisien résident à l’étranger est un très bon client, dépensier, pourvu qu’on prend en considération ses droits». Suit une surenchère spontanée, disproportionnée sur l’amour que vouent les immigrés à la patrie : «plus fort, plus solide que celui des résidents en Tunisie». Pour les uns cette communauté constituent «l’armée de réserve (sic) du tourisme», pour les autres «elle est encore considérée comme la 5e roue de la charrette, il faut que cette image change». Un autre député ajoute: «Il est temps de s’occuper des immigrés de la 3e et 4e  génération «qui ont tendance à partir dans d’autres pays où ils sont mieux accueillis».

Des critiques, peu aimables, ont été exprimées sur le rôle des représentations du tourisme à l’étranger. «On se demande qu’est-ce qu’ils font par ces temps durs pour faire reluire l’image du pays?».

La réunion fut longue, trop longue, et par moment soporifique, comme une séance de l’Assemblée nationale. Autant dire aussi qu’il en est finalement sorti peu de choses. En tout cas rien qui pourrait améliorer les perspectives de la saison touristique.

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