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Tunisie : Un policier fait le sheriff à Kairouan

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La Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) dénonce une agression policière contre le gérant et les employés d’un café à Kairouan.


Dans un communiqué publié hier, le bureau de la LTDH à Kairouan a appelé les autorités à prendre les mesures nécessaires contre un agent de police pour agression et abus de pouvoir.

Les faits, tels que rapportés par la LTDH: dans l’après-midi du 12 juillet 2015, l’ami du policier s’est fait voler son téléphone portable, laissé dans sa voiture garée en face du café des Pyramides, à Kairouan. Habillé en civil, l’agent s’est rendu dans le café pour recueillir des témoignages pouvant l’aider à retrouver le voleur. Mais le gérant lui a indiqué qu’il n’a rien vu. Sa réponse a été perçue comme un refus de coopérer et l’agent l’a accusé d’être le voleur.

«Pointant on arme contre la tête du gérant du commerce, il lui a ordonné de se mettre à genou et, lorsque les employés sont arrivés, il leur a fait subir le même sort, tout en les insultant et en menaçant de leur tirer dessus s’ils ne lui rendaient pas son téléphone», indique le communiqué, tout en précisant que 3 jeunes entrés dans le café, ont également été agressés.

«Le policier a donné un coup au visage de l’un d’eux avec la crosse de son pistolet lui ouvrant l’arcade sourcilière, puis leur a demandé de se mettre à genou», avant d’appeler ses collègues en service pour embarquer le groupe. Ces derniers, qui n’ont pas cherché à comprendre la situation, ont emmené les 7 personnes au poste de police, où elles ont à nouveau été victimes de violences. Après leur libération, ils se sont rendus au siège de la LTDH pour raconter leur mésaventure.

«Le policier a fait usage de son arme alors qu’il n’était pas en service et sans que cela soit nécessaire. Il a agressé des citoyens, en profitant de son statut, et pour une affaire personnelle sans passer par les autorités requises. La lutte contre le terrorisme et l’état d’urgence décidé par les autorités ne justifient pas ces dépassement et cette violence, ni encore moins des pratiques contraires aux droits de l’Homme», a dénoncé la LTDH qui a porté plainte contre l’agent de police ainsi que ses collègues du commissariat et appelé le ministère public à ouvrir une enquête.

Y. N. M.

Illustration: De gauche à droite, l’employé et le gérant du café agressés.

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