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Corruption et économie parallèle handicapent l’entreprise en Tunisie

Corruption

L’instabilité politique, le secteur informel et la corruption sont parmi les principales entraves à l’économie en Tunisie.

Selon une enquête menée auprès de 6.500 chefs d’entreprises dans quatre pays de la région (Maroc, Egypte, Jordanie et Tunisie) – plus 5 autres (Djibouti, Israël, Liban, Palestine et Yémen) –  par trois bailleurs de fonds multilatéraux (Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Banque mondiale et Banque européenne d’investissement), les trois principales entraves à l’activité économique en Tunisie sont l’instabilité politique, les compétences de la main d’œuvre et les pratiques du secteur informel.

Outre les difficultés de la transition politique, l’instabilité politique, souci majeur des entreprises tunisiennes, est la conséquence des désordres en Libye et de la montée de la menace du terrorisme.

Deuxième obstacle rencontré par les entreprises, le manque de formation de la main d’œuvre qui est pour beaucoup dans les deux contre-performances de la Tunisie : le 14e taux de chômage des jeunes (31,2%) le plus élevé au monde et le taux le plus élevé (13,3%) dans le sud et l’est de la Méditerranée. Mais, souligne l’enquête, la pénurie d’emplois est «exacerbée par un système d’enseignement supérieur qui ne répond pas aux besoins du secteur privé».

Le secteur informel est le troisième problème dont se plaignent les entreprises tunisiennes. Alors qu’il est de 38% dans la région de la Berd, et de 40,2% dans le sud et l’est de la Méditerranée, le taux d’entreprises se plaignant d’être en concurrence avec le secteur informel est de 45,2% en Tunisie. Et l’ampleur du phénomène est loin de baisser avec le temps, bien au contraire puisque la part de l’économie informelle dans le PIB est passée de 30% en 2010 à 38% en 2013.

Enfin, la corruption est le quatrième obstacle à un environnement d’affaires sain. Les entreprises ont en effet indiqué payer une moyenne de 2,7% de leur revenu total annuel en «payements informel ou cadeaux à des fonctionnaires» pour obtenir que «les choses se fassent» en matière de douane, impôts, autorisations, etc. Avec ce 2,7%, la Tunisie se place en matière de corruption très largement au dessus des pays du sud et de l’est de la Méditerranée (0,9%) et de la région Berd (10%).

Nabil Ben Ameur

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