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Profil: Sarra Lajnef, avec 4 médailles, a vaincu sa «phobie»

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Avec une médaille d’or et 3 autres d’argent, aux FINA Masters de Kazan, Sarra Lajnef a tourné une page et entame une autre, celle des Olympiades de Rio.

Par Marwan Chahla

Mais, avant de franchir ce pas, la nageuse tunisienne a évoqué, dans une interview accordée ‘‘Sport360’’, les difficultés qui auraient pu l’éloigner à jamais des piscines, notamment les conflits qui l’ont opposée à la Fédération tunisienne de natation (FTN).

Une phobie de la natation

Il y a un peu moins de 2 semaines, Sarra Lajnef a remporté une médaille d’or (200 mètres 4 nages) aux Championnats du monde des maîtres (les FINA World Masters Championships) de Kazan, en Russie, et 3 autres en argent (200m nage libre, 100m et 200m brasse, en plus d’une 4e place aux 50m brasse), alors qu’il y a à peine 2 mois, elle éprouvait le plus grand mal à se convaincre de renouer avec ce qu’elle sait faire de mieux, la natation.

Sarra Lajnef avoue qu’elle a développé ce qu’elle appelle «une phobie» de son sport, non pas en raison d’un incident qui a pu avoir lieu dans une piscine, mais à cause de la frustration et du «dégoût» qui ont résulté de ses démêlés sans fin avec la FTN.

Sarra Lajnef, qui aura 26 ans le mois prochain, était la seule nageuse tunisienne présente aux Jeux olympiques de Londres, en 2012. Pourtant, malgré cet honneur d’avoir représenté son pays dans ce tournoi international, la spécialiste du 100 mètres brasse déclare n’avoir obtenu aucun soutien de la FTN. L’an dernier, elle a baissé les bras et décidé de ne plus parler natation, ni de rêver d’un avenir dans ce sport…

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Sarra Lajnef, sur le podium à Kazan, reprend goût à la compétition.

«En août 2014, j’ai pris part aux Championnats de Dubaï, pour la dernière fois. Je n’ai plus mis les pieds dans une piscine depuis cette date, pendant de très longs mois. J’ai déjà parlé, à plusieurs reprises, de la mauvaise opinion que j’ai de la Fédération tunisienne de natation et du fait que la natation arabe n’a jamais cessé de régresser. Tout simplement, il y a un an, j’étais si désespérée et si fatiguée de me battre que je me suis retirée sur la pointe des pieds», avoue-t-elle.

Pendant 5 mois, elle n’a plus assisté au moindre évènement organisé par la Fédération émiratie de Natation où elle est désormais employée. Il lui restait tout de même, «un petit quelque chose, une petite envie de me jeter à l’eau, pour le plaisir, pour moi-même tout simplement. Et pas pour n’importe qui d’autre», explique-t-elle.

Seule sans entraîneur, sans rien…

Ce saut dans la compétition officielle, Sarra Lajnef a décidé de le faire en juin dernier, en vue de préparer les Jeux de Kazan – et de la manière la plus inhabituelle, car, déclare-t-elle à ‘‘Sport 360’’, «j’étais toute seule pour le faire, sans entraîneur, sans rien… Il y a eu des jours où je ne voulais pas y aller, mais je me suis forcée à le faire, juste pour voir ce que je pouvais accomplir avec seulement 2 mois de préparations».

Elle avoue également que «le mois de ramadan 2015 n’a pas arrangé les choses. Il a fallu que j’opère des changements radicaux dans mes séances d’entraînement.»

Bref, la traversée du désert est à présent terminée pour Sarra Lajnef. Plus sereine, elle envisage l’avenir avec grande assurance: «J’ai retrouvé le goût de la natation et, là, je travaille pour une qualification aux JO de Rio. Ce sera un honneur renouvelé pour moi de représenter mon pays. J’ai pris sur moi-même de le faire à Kazan, de A à Z. Et je suis prête à le faire une nouvelle fois, pour la Tunisie», dit-elle.

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