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Organisation du Hajj : L’Iran conteste le rôle de l’Arabie Saoudite

Pèlerinage_Mecque

Après le lourd bilan de la bousculade à Mina, l’Arabie saoudite fait face à de graves accusations et à des contestations de son leadership sur le hajj.

Après la  bousculade tragique au pèlerinage annuel du Hajj en Arabie saoudite, jeudi dernier, jour de l’Aïd Al-Idha, l’heure est aux questions et aux accusations sur les causes d’un tel drame, qui a causé la mort de 717 pèlerins.

Notons que, côté tunisien, le vice-président de la délégation tunisienne des pèlerins, Fayçal Hafiane, a annoncé la disparition de 10 tunisiens à Mina sans pouvoir affirmer de lien avec la bousculade . On ne déplore pas officiellement de victimes parmi les pèlerins tunisiens.

Selon un dernier bilan des autorités de l’Arabie saoudite, 717 personnes sont mortes et 805 ont été blessées par la bousculade.

L’Iran a organisé vendredi une manifestation anti saoudienne après la mort de 131 pèlerins iraniens dans la bousculade de la Mecque. Des fidèles ont manifesté après la prière du vendredi à Téhéran pour dénoncer «le régime malveillant et incompétent», selon un communiqué du Conseil de coordination de la propagande islamique, qui organise les manifestations officielles dans le pays.

«L’Arabie saoudite est incapable d’organiser le pèlerinage», a déclaré pour sa part l’ayatollah Mohammad Emami Kashani, l’imam qui a mené la prière du vendredi à Téhéran. «La gestion du hajj doit être remise aux pays islamiques», a-t-il ajouté. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait estimé qu’une «mauvaise gestion» des autorités saoudiennes était à l’origine de la bousculade mortelle et demandé à Riyad «d’assumer l’énorme responsabilité de cette catastrophe».

Un quotidien libanais arabophone,  »Al-Diyar », rapporte que le convoi du prince Mohammad Bin Salman Al Saoud, fils du roi de l’Arabie saoudite, dans le centre de Mina, aurait provoqué la bousculade mortelle. Cependant, cette information n’a été relayée que par une agence de presse iranienne, ce qui met en doute sa véracité. Les autorités saoudiennes l’ont qualifiée de mensongère et infondée.

L’Arabie saoudite promet une enquête officielle, «rapide et transparente», sur la tragédie la plus meurtrière du hajj. Sous pression, le roi Salmane a dit attendre «au plus tôt» les résultats de l’enquête, ajoutant avoir ordonné «une révision des plans» d’organisation du pèlerinage pour que les fidèles «accomplissent leurs rituels en toute sécurité».

La rivalité entre l’Iran et l’Arabie saoudite ne date pas d’hier et la guerre au Yémen en est une des multiples facettes. Le royaume saoudien a déployé les grands moyens pour empêcher les «Houthis», des chiites yéménites, de s’emparer du pouvoir aux frontières sud du royaume.

L’Iran a, de son côté, et après des années de discussions, réussi à trouver un compromis avec les Occidentaux sur son programme nucléaire, accord qui a beaucoup déplu à l’Arabie saoudite, soucieuse de maintenir l’isolement international de son voisin chiite.

A. B. M.

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