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Entreprises allemandes en Tunisie : Présence consolidée malgré les aléas

Yassine-Brahim-Allemagne

Troisième investisseurs étrangers en Tunisie, les Allemands montrent encore beaucoup d’intérêt pour notre pays. Mais pour combien de temps encore.

Par Wajdi Msaed

La réalité des investissements allemands en Tunisie et les perspectives de leur développement dans un climat plus ou moins favorable a été le thème d’un forum organisé le 5 octobre courant dans la ville allemande de Stuttgart.

Les participants ont fait l’état des lieux de la coopération bilatérale et de la situation actuelle de l’investissement allemand en Tunisie et des entreprises allemandes implantées dans notre pays

La présence de personnalités éminentes, politiques et économiques, allemandes, tunisiennes et arabes, a permis d’enrichir le débat et d’aboutir à une série de recommandations pratiques pour impulser l’investissement allemand en Tunisie, malgré la situation exceptionnelle et souvent difficile par laquelle notre pays passe depuis la révolution de 2011.

Intensifier la coopération bilatérale

Le forum a été marqué par la participation, du côté tunisien, de Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, qui a présenté les grandes orientations du Plan stratégique de développement 2016-2020 et le nouveau modèle de développement économique qui vise à faire  passer le pays d’une économie de sous-traitance internationale à faible coût à une économie de services à valeur ajoutée, ainsi que de Wided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne pour l’industrie, le commerce et l’artisanat (Utica), et du côté allemand, de Thomas Silbehorn, secrétaire d’Etat à la Coopération économique, Peter Hofelic, secrétaire d’Etat aux Finances et à l’Economie, ainsi du président de la Chambre arabo-allemande et de nombreux opérateurs économiques allemands et tunisiens.

Mme Bouchammaoui a réitéré l’engagement de la centrale patronale à poursuivre son appui aux entreprises allemandes installées en Tunisie et à déployer davantage d’efforts pour attirer de nouveaux investisseurs allemands. La présidente de l’Utica a salué, par la même occasion, la solidarité des entreprises allemandes en Tunisie, qui n’ont pas interrompu leurs activités, en dépit des troubles socio-politiques vécues par notre pays depuis 2011. Se  souciant de la consolidation de la présence allemande dans le tissu économique tunisien, notamment dans le secteur de l’industrie, elle a appelé à intensifier la coopération bilatérale, à multiplier les rencontres économiques et à poursuivre la concertation et la coordination dans tous les domaines.

«Il incombe au secteur privé dans les deux pays de consolider le partenariat et la coopération bilatéraux», a-t-elle souligné, faisant remarquer que les bonnes et solides relations politiques, ainsi que la qualité du potentiel humain et du tissu industriel dont dispose la Tunisie, sont des atouts à même de stimuler cette coopération et de l’orienter vers de plus larges horizons.

Bonnes perspectives d’évolution des affaires

Une enquête menée récemment par la Chambre d’industrie et de commerce tuniso-allemande (AHK Tunisie) sur les entreprises allemandes implantées en Tunisie indique que les principaux atouts du site Tunisie pour les entreprises allemandes sont la proximité géographique par rapport à l’Europe (87,7 %), les coûts compétitifs de production (46,9%) et les avantages fiscaux (38,3%).

Quant aux perspectives d’évolution des affaires en 2015, ces entreprises demeurent relativement optimistes. En effet, 40,4 % d’entre elles envisagent une augmentation de leurs exportations, contre seulement 14,8% qui s’attendent à une régression de leurs chiffres d’affaires à l’exportation.

Natasha Boussiga, directrice adjointe de l’AHK Tunisie, n’a pas manqué de signaler, dans ce contexte, que la moitié des entreprises allemandes implantées en Tunisie sont satisfaites. «Leur fidélité à ce site les a empêchées de quitter le pays après la révolution», a-t-elle précisé, sachant que le nombre de ces entreprises est estimé à 250 et qu’elles opèrent dans plusieurs secteurs de l’économie tunisienne et plus particulièrement dans le textile, les composants automobile, le plastique et jouets, les technologies de l’information et les énergies renouvelables.

Les problèmes de sécurité et de logistique

Toutefois, ces entreprises font face à des difficultés ayant trait au climat social, caractérisé par la poursuite des grèves et des revendications salariales, ainsi qu’à l’état déplorable de certaines infrastructures, a aussi souligné Mme Boussiga, qui a insisté sur les difficultés que les entreprises – et pas seulement allemandes – rencontrent lors du chargement de leurs marchandises au port de Radès. «Les retards enregistrés dans les délais de livraison affectent vraiment l’image de la Tunisie et sa compétitivité», a-t-elle conclu.

Rappelons que la Tunisie est le premier pays de la rive sud-méditerranéenne à avoir signé, depuis 1995, un accord de partenariat avec l’Union européenne. Elle est aussi considérée comme l’un des pays les plus compétitifs de la région et qui, malgré les aléas de la conjoncture, continue d’attirer les investissements extérieurs, quoique à un rythme moins soutenu qu’avant 2011.

Les investisseurs allemands en Tunisie, qui occupant la 3e position après les Français et les Italiens, essaient de renforcer partout leur présence, même si le problème sécuritaire prévalant dans le pays commence à constituer un frein et à refroidir les bonnes volontés.

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