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Le Prix Nobel du Quartet célébré à l’IMA-Paris

Quartet-IMA-Paris

La célébration, jeudi, à Paris, du Quartet, Prix Nobel de la Paix 2015, a été un moment fort de reconnaissance des luttes pour les libertés et la démocratie en Tunisie.

Par Hédi Chenchabi*

En Tunisie comme à Paris, l’attribution du prix Nobel aux quatre organisations de la société civile historiques tunisiennes que sont l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et l’Ordre national des avocats, constitue un moment fort de l’année 2015. Ce Nobel consacre la notion de dialogue national et participe à la consolidation de la transition démocratique.

A Paris, ce jeudi 15 octobre, des acteurs historiques de la société civile tunisienne en France et des associations démocratiques de l’immigration ont voulu honorer ces organisations qui ont contribué à la réussite du processus démocratique en Tunisie.
N’en déplaise à certains esprits chagrins, qui se sont opposés au dialogue national, et qui sont toujours là à relativiser cette réussite ou à la critiquer, il s’agit d’un moment historique pour le peuple tunisien en Tunisie et à l’étranger.

Cette récompense salue, à juste titre, la «contribution décisive (du Quartet) dans la construction d’une démocratie pluraliste en Tunisie après la révolution du Jasmin de 2011».

A travers les primés, se sont tous les Tunisiens qui sont reconnus ainsi que la société dans sa diversité. Ce dialogue national est le résultat des  mobilisations populaires contre la dictature et la gouvernance de la Troïka (l’ex-coalition gouvernementale dominée par le parti islamiste Ennahdha), et de ses dérives.

D’aucun peut s’interroger sur la signification de ce prix dans un contexte économique, social et sécuritaire de plus en plus trouble. Mais la vie des nations est aussi faite de moments de reconnaissance et celle-ci représente, aux yeux des générations successives de défenseurs des droits de l’homme et de la démocraties, un réel moment de retrouvailles, de dialogue dans le respect de l’autre et pourquoi pas de joie et de fierté d’être Tunisiens dans un monde trouble sous la menace des djihadistes terroristes et de leurs complices nationaux et internationaux.

C’est cette démarche de dialogue qui a été récompensée. Elle se distingue dans un monde arabe déchiré et divisé. C’est donc une certaine culture du consensus que récompense ce prix avec un hommage rendu à la société civile qui doit rester en veille pour que le pluralisme soit sauvegardé et pour empêcher des alliances qui cadenassent le pouvoir et se partagent les richesses et l’influence dans une société gangrénée par la corruption et l’insécurité.

En France, les acteurs de la société civile tunisienne, les associations démocratiques de l’immigration, les personnalités qui ont œuvré, avec les ami(e)s de la Tunisie, pour l’obtention de ce Prix Nobel, ont été fiers de célébrer ce prix.

A l’Institut du monde arabe (Ima), un espace dédié au monde arabe et à sa culture, les personnalités politiques françaises, les dirigeants des syndicats, les organisations de défense des droits de l’hommes, des militant(e)s de l’immigration avec une forte présence médiatique ont rendu un hommage à cette Tunisie qui  se distingue, à cette Tunisie pluraliste que nous appelons de nos vœux.

Plus de 600 personnes ont suivi cette soirée dédiée à la Tunisie. Ce fut aussi un moment fort de reconnaissance des luttes d’hier contre l’ancienne dictature et d’aujourd’hui pour les libertés publiques et la transition démocratique dans la Tunisie Post 14 janvier.

Liste des personnalités présentes ayant pris la parole : Mouheiddine Cherbib pour le Collectif d’associations tunisiennes en France ; Jack Lang (président de l’IMA), Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, Samir Cheffi, SG adjoint de l’UGTT ; Wided Bouchamaoui, présidente de l’ Utica, Me Abdessatar Ben Moussa, ancien Bâtonnier et président de la LTDH, Me Mohamed Fadhel Mahfoudh, bâtonnier de l’Ordre des Avocats, Lassad Elasmi, président de l’Université de Carthage et membre du Comité de soutien à la candidature de l’UGTT au Prix Nobel, Mohamed Ali Chihi, ambassadeur de Tunisie à Paris, Michel Tubiana, président du Réseau Euromed des Droits de l’Homme ; Karim Lahidji, président de la FIDH ; Geneviève Carrigos, présidente Amnesty International France ; Françoise Dumont, présidente de la LDH, Gustave Massiah, ancien président du CRID; Tewfik Allal, manifeste des Libertés ; Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT ; Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT; Jean-Luc Mélenchon, Parti de Gauche ; Pouria Amirshahi, député, Razzy Hamadi, député ; Najat Vallaux Belkacem, ministre de l’Eduction ; Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des Droits de la femme ; Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale ; Eliane Assassi, sénatrice, présidente du Groupe Communiste au Sénat et Robert Badinter, ancien sénateur de la Ve République.

De nombreux ami(e)s de la Tunisie, des médias, des intellectuels et des artistes étaient également présents, notamment les chanteurs Mohamed Bhar et Abir Nasraoui.

* Militant politique et associatif franco-tunisien.

Illustration: Photo MHGodart/AIDDA – Hédi Chenchabi.

 

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