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Octobre Musical : Marcella Roggeri, l’Argentine sans le tango

Marcella-Roggeri

La pianiste Marcella Roggeri a choisi un programme éclectique – Chopin, Liszt, Mozart, Satie, Guastavino, Ginastera et Chopin – qu’elle a exécuté avec la même aisance.

Par Anouar Hnaïne

Chopinien ou lisztien ? Les deux mon commandant. Marcela Roggeri, pianiste en concert le vendredi 23 aime sauter d’un compositeur à l’autre. Elle exécute les morceaux avec la même aisance, sans brouiller les repères. Son répertoire va de Mozart à John Cage, de Chostakovitch à Copland, sans oublier les compositeurs de son enfance argentine : Villa-Lobos, Ginastera et Piazzolla.

La pédale qui coince

Dynamique, le verbe haut, les cheveux abondant, le sourire fréquent et des mains longues, Marcela Roggeri a choisi un programme éclectique : Chopin, Liszt, Mozart, Satie, Guastavino, Ginastera et Chopin.

Pour attaquer les soirée ‘‘Ballade N°1 en sol mineur op23 puis Nocturne op 55 (15e et 16e  Nocturne)’’, un morceau standard pour attirer l’attention de l’auditoire. Le public est séduit, ça commence bien… sauf que, quelques minutes plus tard, la pianiste s’arrête : la pédale du piano est coincée, les auditeurs sont consternés, déçus, concert annulé?

L’après-midi, elle essayé un Yamaha puis elle a préféré un Rameau aux notes plus claires, moins métalliques. Soit, celui-ci a perdu les pédales. Elle reprend donc à zéro avec le Yamaha; ça marche; elle  termine la première partie en beauté, enchainant avec  ‘‘La Rhapsodie hongroise N°6’’ de Liszt, un morceau très connu, inspiré du folklore, difficile mais abondamment joué.
Satie, l’excentrique

A la reprise, Marcella entame ‘‘Les Variations sur un Menuet de Duport K 573’’ de Mozart, un peu de gaieté, beaucoup d’inspiration. Et puis place à Erik Satie, le musicien le plus fantasque. Marcella a un rapport spécial avec ce compositeur truculent, pas banal et peu ordinaire dont la musique est reconnaissable à des kilomètres à la ronde. L’histoire nous plonge au début du siècle passé. Olga, la sœur de Satie, a vécu en Argentine après avoir  épousé un médecin argentin. Veuve, elle donnait des cours de piano pour survivre et assistait aux concerts du fameux théâtre Colon de Buenos Aires. Longue correspondance et complicité sans faille avec son frère. Morte sans compagnie, les lettres et partitions de son frère seront jetées aux poubelles avec les vieux objets et autres papiers.

Marcella nous propose ‘‘Trois Gnossiennes et Vals-Ballet’’, très enjoué, baigné dans  une ambiance libre débridée, ça arrache le sourire. On imagine le Montparnasse de l’époque.

De Paris, la pianiste prend le chemin de son pays natal. Elle joue un morceau de Guastavino (1912-200) ‘‘Bailecito’’, et pour clore, des ‘‘Danses argentines’’ de Ginastera (1916-1983). Danses rythmés qui vous font voyager loin et découvrir la richesse de la musique classique argentine. Quand à Marcella Roggeri, elle sera le lendemain au Caire.

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