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Huile d’olive : Les exportateurs tunisiens ont le vent en poupe

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La Tunisie, 1er pays exportateur mondial d’huile d’olive cette année, est capable de se positionner durablement comme 2e producteur mondial, après l’Espagne.

Par Wajdi Msaed

La Tunisie vient de se hisser au premier rang des pays exportateurs d’huile d’olive dans le monde. Cette performance a été mise en exergue lors de la conférence de presse donnée par la Chambre nationale syndicale des exportateurs d’huile d’olive (CNSEHO), le 10 novembre courant, au siège de l’Utica.

Cette conférence, placée sous le thème: «Comment faire de la Tunisie le 2e producteur mondial d’huile d’olive d’une façon durable», a été animée par Abdessalem Loued, président de la chambre, qui a rappelé le rôle grandissant joué par le secteur de l’huile d’olive dans la dynamique économique de la Tunisie, surtout en cette période de crise où notre pays est en quête de nouveaux marchés et de nouvelles ressources extérieures, suite à l’essoufflement affiché par le secteur du tourisme.

40% du volume des exportations agricoles

La Tunisie, faut-il le rappeler, produit de l’huile d’olive depuis 3000 ans et l’oléiculture y a toujours compté parmi les secteurs importants de son économie, puisque l’huile d’olive exportée génère jusqu’à 2000 millions de dinars (MD) et représente plus de 40% du volume des exportations agricoles et 5% de l’ensemble des exportations nationales.

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Des membres de la Chambre nationale syndicale des exportateurs d’huile d’olive.

«Nous appelons à une large prise de conscience de la valeur de ce secteur vital sur les plans national et mondial», a lancé M. Loued. Aussi, toutes les parties concernées doivent-elles, selon lui, «redoubler d’efforts en vue de réaliser un rendement meilleur après la performance enregistrée en 2015 et qui a placé la Tunisie en tête du classement mondial des pays exportateurs et au 2e rang de celui des pays producteurs de cette précieuse denrée».

Avec une production record de 350.000 tonnes, jamais réalisée auparavant, la Tunisie s’est, en effet, placée, cette année, au 2e rang après l’Espagne, qui en a produit, elle, 840.000 tonnes.

Les exportations tunisiennes d’huile d’olive ont atteint, cette année, 311.000 tonnes, dont seulement 20.000 tonnes sous forme conditionnée. Et une fois n’est pas coutume, notre pays a  devancé l’Italie, qui a exporté 208.000 tonnes et l’Espagne 185.000 tonnes. Ces pays ont, il est vrai, enregistré, cette année, une mauvaise récolte.

«Ces performances remarquables de la Tunisie sont dues, essentiellement, à l’amélioration de la qualité de notre huile d’olive, puisque plus de 80% de notre production a été, cette saison, du type Bikr, qui est de très haute qualité. Ce résultat a été obtenu grâce, notamment, aux restructurations réussies dans le secteur et au savoir-faire et à l’expérience des professionnels, qu’ils soient agriculteurs, conditionneurs ou exportateurs, qui n’ont pas lésiné ni sur les efforts ni sur les moyens pour arriver à ce résultat», a encore précisé le président de la chambre syndicale.

La Tunisie peut mieux faire

En effet, depuis la création, en 2005, d’un fonds de promotion de l’huile d’olive entièrement financé par les exportateurs, qui lui consacrent 0,5% de leurs revenus, la Tunisie ne cesse d’améliorer ses performances et de conquérir de nouveaux marchés.

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Abdessalem Loued: «Malgré ces prouesses, la Tunisie est capable de réaliser de bien meilleurs résultats».

«Cependant, rappelle M. Loued, malgré ces prouesses, nous pensons que la Tunisie est capable de réaliser de bien meilleurs résultats et de se positionner durablement comme 2e producteur mondial d’huile d’olive. Et ce défi, les professionnels sont capables de le relever, moyennant la révision des législations relatives aux systèmes de production, de conditionnement et d’exportation, la simplification des procédures de contrôle technique à travers l’instauration de l’autocontrôle et du contrôle après l’exportation».

Dans ses réponses aux questions des journalistes, M. Loued a indiqué que les prévisions pour 2016 tablent sur une production de 160.000 tonnes d’huile d’olive, émettant l’espoir de voir le secteur doté d’un système mieux structuré, à l’instar de ceux des pays concurrents, afin que l’on puisse produire plus et mieux. «Nous souhaitons également voir l’Etat soutenir directement le fonds de promotion des exportations de l’huile d’olive, assurer le suivi des circuits de distribution à l’étranger et promouvoir cette denrée sur les marchés extérieurs. Notre objectif étant d’augmenter les exportations d’huile conditionnée de 20.000 à 50.000 tonnes au cours des 10 prochaines années», a encore dit M. Loued

La main d’œuvre trouve son compte

Parlant du rôle des banques dans la promotion des exportations, le président de la CNSEHO a déploré les taux d’intérêt excessifs adoptés par les banquiers, faisant remarquer que les exportations, tous produits confondus, nécessitent un régime préférentiel qui incite à une meilleure production surtout que l’Union européenne a accepté d’augmenter, cette année, le quota réservé à la Tunisie pour atteindre les 35.000 tonnes et d’annuler les plafonds mensuels à compter de janvier 2016.

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Les oléiculteurs tunisiens rêvent de nouvelles conquêtes.

Evoquant ensuite la question de la main d’œuvre utilisée dans la cueillette des olives, M. Loued a précisé que la valeur ajoutée du secteur a fait que toutes les parties prenantes trouvent leur compte, y compris les ouvriers, qui ne fuient plus ce travail, eu égard aux bons salaires qui leur sont désormais payés. «Nous devons saluer les efforts fournis par ces ouvriers qui participent ainsi au bon rendement de l’oléiculture tunisienne», a conclu M. Loued.

Notons que la CNSEHO est l’une des plus importantes structures syndicale relevant de la centrale patronale. Elle regroupe 90 membres dont 40 exportateurs, qui réalisent plus de 90% des exportations et fait de la promotion des exportations d’huile d’olive, conditionnée et en vrac, son objectif principal.

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