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30e Journées de l’Entreprise : Pour une nouvelle vision économique

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Le grand-messe des chefs d’entreprises sera consacré cette année à une nouvelle vision économique permettant de rétablir la confiance et de relancer la croissance.

Par Wajdi Msaed

Le programme de la 30e édition des Journées de l’Entreprise a fait l’objet d’une conférence de presse donnée par les membres du bureau directeur de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) et à leur tête le président Ahmed Bouzguenda.

Cet événement phare qui se tient chaque année sur un thème touchant à la vie de l’entreprise économique, ses défis internes et externes et les obstacles qu’elle rencontre en tant qu’unité de base dans la production des richesses, de la croissance et de la création d’emplois, tiendra ses assises, cette année, les 4 et 5 décembre, à El-Kantaoui, Sousse, sur le thème : «L’entreprise 2.0 et la 2e république : vision et dialogue».

Assurer la transition économique

La séance d’ouverture officielle, animée par Patrick Poivre d’Arvor, célèbre journaliste, écrivain et animateur télé, sera rehaussée par la présence de très hautes personnalités politiques, dont le président de la république, Béji Caid Essebsi, l’ancien président turc, Abdullah Gül, l’ancien président du Chili, Sébastien Pinera, l’ancien président d’Allemagne, Christian Wulff, et l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, un habitué des Journées.

En cette phase difficile que traverse la Tunisie, le débat portera, on l’imagine, sur la manière de construire une nouvelle vision permettant d’établir un compromis sur les choix et orientations économiques et sociales à mettre en oeuvre dans le pays, en vue de restaurer la confiance et de relancer l’investissement et la croissance, en berne depuis 5 ans. En pour cause : la transition politique en cours depuis 2011 a bousculé le paysage économique, remis en question certains choix antérieurs et fait sentir le besoin d’une nouvelle vision fédératrice à même de constituer un cadre propice à l’épanouissement de l’entreprise et à la prospérité des affaires. Une nouvelle économie pour une nouvelle république, serions-nous tenté de résumer.

Trois panels pour une nouvelle vision

Le programme détaillé des Journées, tel que présenté par Naoufel Ben Aissa, coordinateur de la manifestation, comporte 3 panels. Le premier, présenté par l’artiste Sonia Mbarek, sera justement consacré à cette vision et verra la participation d’une pléiade d’intervenants tunisiens et étrangers.

Le 2e panel, modéré par notre confrère Wassim Belarbi, sera focalisé sur les réformes à mettre en place pour piloter les politiques publiques, notamment en ce qui concerne l’environnement de l’entreprise. Des invités de marque, tunisiens et étrangers, et à leur tête le chef du gouvernement Habib Essid, prendront part au débat qui sera axé sur le rôle incombant, dans une société démocratique, aux organes de gouvernance et de régulation ainsi qu’aux institutions chargées de l’élaboration des politiques publiques.

Les travaux du 3e panel seront répartis en 2 séances. La première, modérée par Frédéric Monlois-Felecite, délégué général à l’Institut de l’Entreprise en France, sera consacrée à la gouvernance du secteur privé et aux mécanismes de concertation, d’écoute et de formulation des besoins. Parmi les orateurs, on retiendra Mehdi Jomaa, l’ancien chef du gouvernement provisoire tunisien.

La seconde séance, modérée par Walid Belhaj Amor, vice-président de l’IACE, traitera, quant à elle, du dialogue public-privé, le but étant de mettre en relief l’apport du secteur privé à la définition des réformes économiques via un mécanisme de réflexion et de concertation. Cette séance sera marquée par la participation de Mohamed Ennaceur, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui est chargée d’examiner et d’adopter une série de réformes économiques visant à moderniser l’environnement des affaires en Tunisie et à le doter de mécanisme et d’instruments plus efficients.

Capitaliser les acquis

En réponse aux questions des journalistes présents, les responsables de l’IACE ont insisté sur la différence entre les concepts de «partenariat public-privé» et de «dialogue public-privé», celui-ci étant le «socle de la démocratie puisqu’il repose sur l’identification des priorités, la mise en place du programme et l’engagement pour l’appliquer», comme l’a précise M. Bouzguenda, ajoutant que «les choix nationaux doivent émaner de la base, et nous devons, en outre, arriver à un consensus qui soit adopté et partagé par tous».

Pour ce qui est de la place du système bancaire dans ce processus de réforme et de modernisation économiques, il a été souligné que la banque reste indissociable de l’entreprise, même si celle-ci est à la recherche de nouveaux types de financement, notamment à travers le marché alternatif de la Bourse de Tunis.

Concernant l’absence à ces journées d’un important partenaire dans le processus économique et social, à savoir l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), la réponse a été que «l’organisation syndicale fait partie de la société civile», qui est fortement représentée aux Journées. Et M. Bouzguenda de conclure : «Toutes les parties concernées (institutions publiques, banques, secteur privé, société civile…) doivent conjuguer leurs efforts pour définir une vision nationale pour un projet économique d’avenir. Nous avons été distingués récemment par le Prix Nobel de la Paix et nous devons savoir capitaliser ce grand acquis».

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