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Les prisons tunisiennes sont-elles devenues des fiefs du terrorisme?!

Plusieurs prisons en Tunisie ont été infiltrées, entre 2012 et 2013, par des associations extrémistes religieuses qui sont, parmi d’autres, à l’origine de la radicalisation de plusieurs détenus tunisiens, partis par la suite au djihad en Syrie, selon des rapports de renseignements.

D’autres rapports établis par les autorités tunisiennes indiquent, également, que près de 4000 djihadistes tunisiens ont été formés, idéologiquement, durant leur détention dans les prisons tunisiennes, à l’instar du terroriste Kamel Zarrouq, qui a fait allégeance à des mouvements armés, en Syrie, après avoir été détenu pour des crimes de droit commun.

Dans ce contexte, Olfa Ayari, présidente du Syndicat des prisons et des institutions de réhabilitation pénitentiaire, a fait savoir que la dernière loi tunisienne relative à la lutte contre le terrorisme ne comporte pas d’articles qui normalisent le séjour des terroristes dans les unités pénitentiaires. Ainsi, les djihadistes qui se font arrêtés en Tunisie sont écroués dans les mêmes lieux de détention où sont emprisonnés des individus pour des crimes de droit commun ou pénal.

De son coté, le journaliste Jamel Arfaoui, a évoqué des infiltrations enregistrées au sein des services pénitentiaires en Tunisie. « Nous appelons le chef du gouvernement, a lancé Arfaoui, à ouvrir une enquête à propos de certains dépassements qui ont touché les prisons tunisiennes. En mai 2015, un salafiste takfiriste a été mis en liberté sous prétexte qu’il y avait eu une erreur lors de son arrestation. Un autre fait choquant qui consiste en la découverte, par les agents pénitentiaires, de produits dangereux dans la cellule de détention isolée d’un autre terroriste d’origine somalienne, jugé parmi les plus redoutables et déjà accusé dans une affaire terroriste d’envergure. Ce dernier a été aidé dans son évasion de la prison d’El Mornaguia, structure pénitentiaire la plus gardée sur les plans national, arabe et africain. Comment cela peut-il arriver?! Nous n’avons pas encore eu de réponses à ce sujet! », s’est exclamé Arfaoui.

« Après le récent attentat de Tunis, a ajouté le journaliste, un détenu condamné pour un crime de droit commun, a exprimé sa sympathie et sa solidarité avec les victimes de cet acte terroriste odieux, qui constitue, a-t-il affirmé, un coup de poignard lâche dans le dos de la garde présidentielle tunisienne. Ce citoyen a été violemment battu par d’autres détenus qui partagent avec lui la même cellule et qui sont emprisonnés pour des crimes terroristes. Les djihadistes sont entrain de faire la loi dans la plus importante des prisons en Tunisie, celle d’El Mornaguia. Aussi, des tournois de football sont régulièrement organisés dans ce pénitencier. Les listes des détenus participant à ces manifestations sportives doivent inclure les noms de certains prisonniers terroristes, sinon ces listes seront refusées et remises pour reconsidération. Pire encore, L’assassinat d’un agent de la sécurité, à El Fahs, a été commanditée dans une prison tunisienne. Ceci est arrivé parce que les avocats des terroristes emprisonnés, sont autorisés à se réunir, en tête à tête, avec les clients dans leurs cellules. Ces avocats sont, en réalité pour la plupart, des complices de ces détenus. Qui se tient derrière tout cela ?! » s’est écrié le journaliste.

Par ailleurs et pour des raisons sécuritaires, la syndicaliste Olfa Ayari s’est réservé le droit de ne pas rendre publiques d’autres « informations dangereuses concernant de gros abus » à l’intérieur de plusieurs structures pénitentiaires en Tunisie.

Les deux journalistes Jamel Arfaoui et Meriem Belqadhi, ainsi que la responsable sécuritaire Olfa Ayari, ont tous exhorté le président de la république et le chef du gouvernement à intervenir rapidement et ouvrir les enquêtes nécessaires pour assurer la sécurité des prisons en Tunisie et remédier aux failles qui menacent ces structures.

Cela entre, bel et bien, dans le cadre des efforts consentis par la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme. La sécurisation des pénitenciers et, en particulier, l’isolation des terroristes emprisonnés, sont, à n’en pas douter, de nature à garantir la sûreté de la nation.

 

H.A.

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