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Torture: 126 cas recensés en 2015 par la société civile

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L’Institut tunisien de réhabilitation des survivants de la torture (Nebras) a pris en charge, de janvier à décembre 2015, 60 cas de torture sur 126 reçus.

Le directeur de l’institut, Malek Lakhoua, l’a annoncé hier en ajoutant que son institut a reçu 126 alertes en 2015.

S’exprimant en marge d’une journée nationale organisée par Nebras, à l’occasion de la journée nationale de réhabilitation, célébrée le 9 décembre de chaque année, M. Lakhoua a indiqué que 91 victimes ont subi un examen médical et psychologique préliminaire. Sur ces 91 victimes, a-t-il précisé, seulement 60, dont 28% sont des femmes, ont été pris en charge par l’institut.

Les victimes bénéficiaires d’une prise en charge par Nebras sont principalement issues de la région de Nabeul (32%), de Tunis et Ben Arous (31%) et d’autres régions à l’instar de Jendouba, Monastir, Bizerte et Kasserine avec un taux compris entre 1 et 3%.

Par ailleurs, 17% de ces victimes sont au chômage et 51% sont âgés entre 51 et 60 ans. On remarque aussi que 96% des victimes ont été exposées à l’humiliation, à la menace (82%) et à l’agression (78 %), alors que 85% et 72% souffrent, respectivement, d’anxiété et de dépression.

Le ministre de la Santé, Said Aidi a, à cette occasion, souligné la nécessité de prendre en charge les victimes et les survivants des traumatismes sur le plan médical et psychologique. Les textes de lois, a-t-il dit, demeurent insuffisants pour lutter contre la torture, appelant, dans ce sens, à sensibiliser à l’importance de la santé mentale qui sera, a-t-il dit, parmi les priorités du ministère au cours de la prochaine période.

Pour Fathi Touzri, président de l’Institut Nebras, la responsabilité qui incombe dans ce domaine revient essentiellement aux auteurs et aux incitateurs au crime ainsi qu’à ceux qui y contribuent par leur consentement ou silence. Dès lors que l’Etat est l’autorité qui a exercé la torture, il lui incombe de mettre en place les mécanismes nécessaires, d’offrir des services d’encadrement des victimes et de garantir leurs droits, a constaté le président de l’Institut Nebras, soulignant à cet égard le rôle actif de la société en matière de protection des victimes et des survivants de la torture.

A. B. M. (avec Tap)

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