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Le Canada et l’accueil des réfugiés syriens

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Les premiers ministres du Canada et de l’Ontario ont tenu à accueillir eux-mêmes à l’aéroport de Toronto, le premier groupe de réfugiés syriens.

Par Jamila Ben Mustapha*

Ne voilà-t-il pas que, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2015, Justin Trudeau, fidèle à son style décontracté, en bras de chemise, après avoir fait une brève déclaration où il affirme que la venue des Syriens est «une force» pour le Canada, se transforme de façon sympathique, lui, ainsi que Kathleen Wynne, chef du gouvernement de l’Ontario, en l’espace de quelques minutes, en fournisseur de vêtements chauds adaptés au climat du pays, aux nouveaux arrivants, après leur avoir souhaité la bienvenue. Reconnaissons que peu d’hommes politiques seraient capables d’une telle simplicité !

Du croche-pied aux bras ouverts

Cela nous change, tout de même, du croche-pied assené, le 8 septembre dernier, par une  journaliste hongroise à un réfugié syrien et à son enfant, provoquant ainsi leur chute ! Mais n’oublions pas qu’une école d’entraîneurs espagnols a magnifiquement rectifié le tir en proposant à Osama Abdul Mohsen qui s’est avéré être leur confrère, de s’installer en Espagne, lui ainsi que le reste de sa famille.

Il va de soi que l’hospitalité d’un pays est tributaire de sa capacité d’accueil des étrangers et ne peut se manifester que si lui-même peut tirer profit, au moins à moyen terme, de leur arrivée.

C’est ainsi que dans une Europe en crise, le pays, qui a accepté le plus grand nombre de Syriens, a été celui dont l’économie est la plus solide: l’Allemagne, encore que la chancelière Angela Merkel ait très vite dû mettre un bémol à cette politique d’ouverture, sous la pression de ses alliés conservateurs de la CSU.

De ce point de vue, le Canada, pays riche, à l’étendue immense, situé loin des zones de conflit et traditionnel pays d’immigration, paraît  bien situé pour exercer cette politique d’accueil.

Contre la fermeture et le repli

Les musulmans, et surtout ceux qui vivent hors de leurs pays d’origine, traversent actuellement une période historique délicate, étant donné que les crimes des extrémistes de Daech sont faits au nom de leur religion.

Cette situation pousse ainsi les gens qui y sont prédisposés à faire facilement l’amalgame entre les musulmans pacifistes et les jihadistes.

On observe actuellement une montée de la droite, dans deux pays d’Amérique latine, l’Argentine et le Venezuela, mais aussi en France où on a vu une avancée sensible de l’extrême-droite, lors du premier tour des élections régionales du dimanche 8 décembre.

Il est bon que, dans un contexte mondial caractérisé plutôt par la fermeture et le repli, on constate des scènes prônant des valeurs humanistes et universalistes et aussi belles que celle de l’accueil des réfugiés syriens par les premiers responsables politiques du Canada.

Elles donnent chaud au cœur, ont à être mises en exergue car elles représentent, selon la célèbre formule publicitaire, «quelques grammes de finesse dans ce monde  de brutes ».

* Universitaire.

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