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L’ultralibéralisme au service du terrorisme en Tunisie

Ultraliberalisme

La conduite par l’Etat d’une politique antisociale et ultralibérale peut-elle le rendre efficace dans son combat contre l’islamo-terrorisme?

Par Mohamed Chawki Abid*

Depuis 2011, les gouvernements désignés ou soi-disant élus ont tous été consentants quant à la prise en charge des diktats des organisations financières internationales (Banque mondiale et Fonds monétaire international) ainsi que des consignes du tandem Etats-Unis – Union Européenne. Ceci les a conduits à tourner le dos aux revendications sociales les plus légitimes, pour engager le pays sur la voie d’un libéralisme dérégulé, accompagné d’un surendettement à la fois improductif et conditionné.

Corruption et pauvreté

Ce faisant, la malversation et la corruption ont prospéré; les instances de contrôle et de surveillance ne sont plus écoutées; l’appareil judiciaire s’est grippé; la fraude fiscale a été vulgarisée; les infractions douanières ont été banalisées; la fuite de capitaux s’est développée; l’endettement extérieur a explosé; les prédateurs ont été innocentés; et les malfaiteurs ont été récupérés par les partis politiques.

Parallèlement, le périmètre de la pauvreté s’est substantiellement élargi; les disparités régionales se sont amplifiées; les injustices sociales se sont aggravées; les inégalités de revenus se sont accentuées; l’iniquité fiscale s’est accrue; l’inflation s’est envolée; et le pouvoir d’achat s’est écrasé.

Par conséquent, les miséreux se sont laminés; les employés se sont appauvris; les chômeurs se sont faits enrôler dans l’islamo-terrorisme; les contribuables disciplinés ont succombé à la pression fiscale; les ménages ont croulé sous le poids croissant de la dette, les désespérés n’hésitent pas à se suicider; etc.

Alors que les fraudeurs se sont enrichis, les prédateurs ont politisé leur argent, les rentiers se sont engraissés, et les contrebandiers sont devenus des princes influents et gouvernants.

Le terrorisme embarqué

Pour ce qui des indicateurs macroéconomiques, jamais la Tunisie n’a atteint ce niveau de contreperformance : récession économique, désinvestissement public, dérapage périlleux de la balance commerciale, désertification industrielle, précarité et suppression d’emplois, aggravation du stress hydrique, insuffisances budgétaires, déficits extérieurs, surendettement improductif, etc.

A présent, l’Etat s’est engagé dans une guerre contre un «terrorisme embarqué» dont les centres de décision sont à des milliers de kilomètres, et dont les milieux de culture prospèrent proportionnellement au développement de la misère et à la montée de l’exaspération populaire.

Enfin, quand le taux de suicide des jeunes ne cesse d’accroitre, dans les écoles les campagnes et les quartiers déshérités, que pourrait-être la probabilité de recrutement d’un jeune malheureux désespéré pour une opération kamikaze?

* Ingénieur économiste.

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