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Festival «Mon olivier» à Sfax : Sur la route de l’or vert

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La région de Sfax s’est dotée d’un circuit touristico-agricole durable autour de l’olivier, une ressource économique et une richesse culturelle.

Par Anouar Hnaine

Encouragés par les 300.000 tonnes d’huile d’olive exportées l’année dernière, un record historique détrônant pour la première fois l’Espagne, la reine en la matière, les organisateurs ont décidé de franchir le pas : créer un festival de l’olivier à Sfax.

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Affiche du festival.

Le besoin était dans l’air, la question se posait comme si c’était une évidence. Un quatuor s’est mis à la tâche : la Fédération tunisienne des agents de voyages (Ftav), la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), le Syndicat d’initiative touristique (Sits) et le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri) ont crée «Zeitounti» (Mon olivier). D’autres institutions de recherche, des universitaires et des sponsors ont appuyé le projet. Président de la 1ère édition : Zoubeïr Ben Salah. Thème de l’édition 2015: «Mon olivier… j’aime».

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Jaber Ben Attouch et Zoubeir Ben Salah.

Un circuit touristico-agricole durable

Une conférence de presse à Tunis a révélé une relative timidité de cette édition. «On peut désigner cette session comme blanche ou d’essai pour éviter le slogan session zéro», a justifié Zoubeïr Ben Salah, qui a annoncé la présence de participants étrangers  venant du Maroc, de Jordanie, d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie, du Chili, de Palestine, d’Iran et des Etats-Unis. La question qui vint à l’esprit: «Encore un festival, un de plus

Rendez vous a donc été pris et pour 3 jours (19, 20 et 21 décembre) à Sfax pour un programme copieux: discours de bienvenue à la mairie de la ville, ateliers, marché de produits de l’olivier, visite guidée de la médina de Sfax, inauguration du circuit touristique, visite de la galerie d’art relative aux produits de l’olivier (Maison de l’Olivier), des animations diverses…

Cueillette-olives

Visite guidée au domaine de Chaâl.

Une délégation forte de journalistes, des membres de la Ftav, des invités… Temps idéal pour une randonnée agréable. La médina ou plutôt une de ses parties, grouillante, nous a été décrite dans les détails, de la Porte Diwan à la Porte Jebli, en découvrant la Grande mosquée et ses extensions au cours de l’Histoire, les différentes zaouias et leurs architectures spécifiques, dont celle de Sidi Karray.

Foule laborieuse, étonnant marché au poisson où une récente espèce conquiert les étals proposée à bas prix : le crabe sous toutes ses dimensions. Ici, chez les marchands et les chalands, on l’appelle Daech, tellement il est invasif et étranger à la région… Marché aux légumes, vendeurs entreprenants, un mini festival d’odeurs de cuisine, la bonne, comme goûtée dans un restaurant populaire de la médina («Chez Chouaïb»).

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Des oliviers à perte de vue.

Le point fort est évidemment la visite de Chaâl, situé à une cinquantaine de kilomètres de la ville. C’est en ce lieu que le circuit touristico-agricole qualifié de durable a été choisi. Immense domaine de 32.000 ha, plantés de 329.000 pieds d’oliviers, alignement parfait des oliviers, distance de 26 m entre les arbres, 12 fermes, une huilerie performante qui fonctionne à plein régime, 350 habitants, fermiers travaillant et habitant sur place, logés gratuitement, gaz et électricité payés par l’Etat.

Une collation ordinaire sous tente, à part l’huile du domaine, des produits communs (dattes, bsisa, masfouf et lablabi). Et visite de l’huilerie qui a carburé à plein régime l’année dernière et fonctionne au ralenti cette année (l’olivier donne une grosse production une année sur deux).

La route est encore longue

Jabeur Ben Attouch, de la Ftav, est petits soins avec ses hôtes, explications et réponses modérées. Dix huit km plus loin, une halte photo qui domine Chaâl et couvre une vue de près de 70% du domaine, surprenante de beauté, grandes étendues à perte de vue, le vert des oliviers, la terre de sienne du sol labouré, œuvres de l’homme et le ciel bleu de ce samedi, un panoramique digne d’une séquence du cinéaste Antonioni. Mémorable !

Huilerie

L’huilerie, qui a carburé à plein régime l’année dernière, fonctionne au ralenti cette année.

A plusieurs reprises, nous avons entendu les responsables affirmer la volonté de faire de Chaâl une destination touristique avec circuit «la Route de l’olivier». Or, à la lumière de ce que nous avons constaté, il semble que la route est encore longue, trop longue, pour concrétiser ce projet.

A part le panorama, nous n’avons pas rencontré de haltes captivantes, de points de vente pour motiver les touristes à s’arrêter et à acheter. Un étal en fin de parcours, un seul improvisé pour la vente d’huile d’olive en bouteille ou en bidon. Et pour l’emballage? Un sac en plastique. «Tourisme durable?»; «Sfax, capitale méditerranéenne de l’huile d’olive»?

Le touriste d’aujourd’hui est difficile, conscient de tous les enjeux. Ce qu’il lui faut? Inventez,  créez, bouleversez les habitudes, révolutionnez. Nous attendons des idées plus subversives pour les prochaines sessions.

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