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Phosphates : Une nouvelle unité de TSP à Mdhila

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Le secteur des phosphates, qui a connu un fort recul au cours des 5 dernières années, devrait connaître une reprise à partir de 2016.

Par Wajdi Msaed

L’événement industriel marquant les derniers jours de 2015 a été la signature, dimanche 27 décembre, au siège du gouvernorat de Gafsa, et en présence de Zakaria Hamad, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, d’une convention entre le Groupe chimique tunisien (GCT) et l’entrepreneur chinois ECEC, portant sur la construction d’une unité de production de TSP à l’usine de Mdhila.

Rétablir le niveau de la production nationale

La construction de cette nouvelle unité vise à consolider la capacité nationale de production des phosphates, qui a enregistré une chute considérable au cours des 5 dernières années, suite aux troubles sociaux à répétition, qui ont affecté les exportations tunisiennes de phosphates.

Il s’agit d’une chaine de production d’une capacité de 1.250 tonnes par jour (400.000 tonnes par an), qui utilisera l’acide phosphorique concentré à 32% et fonctionnera selon le procédé Siape amélioré.

Cette quatrième tranche du projet mobilisera un investissement de 120 millions de dinars (MD), montant assuré par le Fonds arabe de développement économique et social (Fades) et la Banque européenne d’investissement (BEI), qui a financé les 3 premières tranches pour une enveloppe globale de 140MD.

Rappelons que les quatre phases du projet ont permis de créer 540 postes d’emploi, dont 35 destinés aux diplômés de l’enseignement  supérieur. Ce qui n’est pas mal, compte tenu de  l’acuité du problème du chômage dans le bassin minier de Gafsa et du rôle important dévolu à la Compagnie des Phosphate de Gafsa (CPG) dans la dynamisation du marché de l’emploi dans cette région.

Des mesures contre la pollution

La nouvelle unité, dont les travaux de réalisation démarreront en janvier 2016 pour être fin prêt en 2018, permettra une production globale variant entre 800.000 et 1 million de tonnes de TSP, a précisé Romdhane Souid, Pdg de la CPG, sachant que la production de cette unité est destinée plus particulièrement aux marchés du Bangladesh, de l’Iran et du Brésil, et aidera à créer de nouveaux débouchés au phosphate tunisien, dont la qualité est prisée sur le marché mondial.

Reste la question lancinante de la pollution de l’environnement dans une région qui a tant souffert et souffre encore des effets néfastes des déchets et des gaz toxiques dégagés par le traitement des phosphates. Pour y remédier, environ 30% de l’investissement prévu seront consacrés à la protection de l’environnement. Les émissions des gaz par la nouvelle unité seront conformes aux normes internationales. «Ce projet ne sera pas donc source de pollution», a assuré M. Souid, ajoutant que «des études ont été élaborées pour assurer le respect des normes internationales dans la construction de ce genre d’ouvrage».

Les perspectives du secteur

La situation du secteur des phosphates constitue un souci majeur pour la collectivité nationale, compte tenu de son importance et de son impact direct sur le climat social dans le pays, ainsi que sur sa balance des payements. Le Pdg de la CPG se montre, cependant, optimiste en prévoyant une reprise prochaine, avec la production espérée de 6 millions de tonnes à partir de 2016, contre 8 millions de tonnes avant la révolution de janvier 2011.

«La production du phosphate en 2015, qui s’est élevée 3,2 millions de tonnes, a été en-deçà des attentes», a admis M. Souid, ajoutant qu’au cours des 6 derniers mois de l’année, la production s’est accélérée, atteignant 17.000 tonnes par jour.

M. Souid a dévoilé, par la même occasion, les difficultés ayant entravé la bonne marche du secteur, en 2015, qui était une année difficile pour la CPG et pour le GCT. Ces difficultés sont dues notamment aux mouvements sociaux à répétition qui ont perturbé la production, restée en suspens durant des mois. L’autre problème important concerne les difficultés de transport du TSP vers les centres de stockage à Sfax, en vue de son exportation, sachant que ce produit représente le quart des exportations du GCT.

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