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Nidaa: Remili dénonce la mentalité d’«épuration ethnique»

Boujemaa-Remili

Boujemâa Remili n’a pas apprécié les résultats du congrès de Nidaa à Sousse, mais il demeure prisonnier des appareils de ce parti en crise.

Boujemâa Remili, membre dirigeant à Nidaa Tounes, semble prisonnier des appareils du parti, car, malgré les critiques acerbes adressées au congrès de Sousse, tenue les 9 et 10 janvier 2016, il se dit incapable de quitter le navire et persiste à faire des propositions de rafistolage.

Dans un post publié aujourd’hui, jeudi 14 janvier 2016, sur sa page Facebook, M. Remili a indiqué qu’il lui était difficile de démissionner d’une instance de direction dont il était encore membre la veille, ajoutant qu’il «comprend parfaitement ceux qui l’ont fait».

«J’ai exprimé à plusieurs dirigeants du parti, et à leur tête Hafedh Caïd Essebsi, que la solution adoptée est nulle à cause de l’atmosphère électrisée (qui a prévalu au congrès, NDLR) et de la volonté claire de dévier des propositions de la Commission des 13. D’où le dilemme entre accepter une très mauvaise solution ou l’aveu de la fin du Nidaa», a-t-il encore écrit.

Boujemâa Remili estime que même les propositions de la Commission des 13 sont désormais dépassées par les événements et que toute solution de rafistolage serait vouée à l’échec, car le congrès a fait apparaître une mentalité d’«épuration ethnique» (sic!) comparable à celle des Serbes en Bosnie Herzégovine, dans une limpide allusion à la «purge» menée par Hafedh Caïd Essebsi et son clan aux dépens de la direction sortante du parti.

M. Remili, qui se dit contre le rafistolage, propose, néanmoins, une réunion du Comité politique émanant du congrès de Sousse (!) pour appeler à la réunion du Bureau exécutif (dissous!), en vue de constituer un nouveau Comité politique composé de membres neutres et impartiaux, qui aura pour mission d’organiser un congrès électif dans un délai de 4 mois.

La proposition de M. Remili semble très naïve et peu réaliste, car elle suppose que Hafedh Caïd Essebsi, le nouveau chef de Nidaa Tounes, et son clan putschiste sont capables d’avouer leurs erreurs et de faire amende honorable, en renonçant aux décisions issues du congrès de Sousse, qu’ils ont manipulé de bout en bout.

A l’évidence, M. Remili cherche encore à justifier son attachement à une coquille désormais vide, et n’a pas le courage intellectuel et politique de rompre les amarres comme beaucoup de ses camarades, afin d’être plus conséquent avec ses idées et convictions.

Noureddine H.

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