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Vers un partenariat tuniso-chinois dans la fabrication de matériel roulant

Fipa-Tunisie-Chine

La Fipa explore des pistes de partenariat entre la Tunisie et la Chine dans le domaine de la production de matériel routier et ferroviaire.

Par Wajdi Msaed

Un projet en cours de discussion avec le groupe chinois CRRC Corporation Limited pour un partenariat dans la construction du matériel roulant routier et ferroviaire, a été l’objet d’un point de presse organisé, le 13 janvier 2016, par l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (Fipa).

C’est Khalil Laabidi, DG de Fipa, qui a présidé la séance, en présence de Sigang He, représentant de CRRC, Zied Ben Ayed, gérant de la société tunisienne Global Motors, et Monia Saidi, responsable de Conect International, bras international de la Confédération nationale des entreprises citoyennes (Conect).

Compétitivité en qualité et coût

Il s’agit donc d’approfondir la réflexion et de pousser la discussion avec la partie chinoise, en vue de mettre en route un grand projet de partenariat dans une zone de développement régional.

«La délégation chinoise a eu droit à des visites et des entretiens avec des responsables tunisiens et des dirigeants d’entreprises, tels que la SNCFT, la Transtu, la SNTRI», a indiqué Zied Ben Ayed, qui est à l’origine de cette initiative, en collaboration avec  la Fipa. «Les pourparlers avancent dans le bon sens avec la partie chinoise, qui a pris connaissance de la réalité de l’environnement économique et industriel de notre pays et des encouragements contenus dans le code des investissements. Ce projet permettra le transfert de la haute technologie chinoise vers la Tunisie et notamment dans le domaine du transport urbain», a-t-il ajouté.

«La Tunisie a établi des accords de libre échange avec plusieurs zones à travers le monde dont notamment l’Union Européenne, ce qui permettra aux partenaires chinois d’accéder à ces espaces et à y trouver de nouveaux débouchés pour leurs produits, eu égard à leur compétitivité sur les plans qualité et coût», a encore indiqué M. Ben Ayed.

Stratégie en trois axes

Khalil Laabidi a rappelé, de son côté, la stratégie de la Fipa pour attirer les investissements étrangers en Tunisie, qui repose sur 3 axes principaux. Le premier consiste dans la diversification des sources des investissements en s’orientant vers les marchés asiatique, africain et américain, à côté du marché conventionnel européen.

«Le 2e axe consiste à miser sur les secteurs où la Tunisie dispose d’une haute valeur ajoutée, comme les industries mécaniques et électroniques, où la Tunisie peut se prévaloir d’une réussite confirmée, sachant que notre pays compte 265 entreprises à participation étrangère, dont plusieurs opérant dans les composants automobiles et avioniques», a-t-il encore indiqué. «Le pôle industriel d’El-Mghira compte, aujourd’hui, 70  entreprises spécialisées dans les composantes d’avions, contre 11 unités en 2004, année de démarrage du pôle», a rappelé M. Laabidi.

«Ce secteur, qui s’avère prometteur avec des  commandes fermes sur 10 ans de la part de plusieurs constructeurs aéronautiques, constitue une fierté pour le pays avec les grandes compétences dont il dispose et qui affichent un haut niveau de savoir-faire technologique», a insisté M. Laabidi.

Le 3e axe de stratégie de la Fipa pour drainer les investissements étrangers vers la Tunisie repose sur la politique de communication aux échelles intérieure et extérieure pour mettre en valeur les atouts de la destination en tant que site disposant d’énormes potentiels. «Et c’est dans le cadre du 1er axe que les efforts sont déployés avec la Chine, dont le gouvernement manifeste un intérêt particulier pour le continent africain qui enregistre un taux de croissance élevé», a conclu le DG de la Fipa.

Obstacles à aplanir

«Des obstacles entravent encore ces démarches louables», a lancé Monia Saidi, évoquant le projet de nouveau code d’investissement, qui tarde à être promulgué, et certaines procédures juridiques liées à l’investissement qui nécessitent une révision pour être mieux adaptées aux réalités économiques et financières de la Chine, un immense pays qui a mobilisé 60 milliards de dollars d’investissement en Afrique. «Nous devons nous intéresser à ce puissant partenaire qui ouvre ses bras pour nous accueillir», a ajouté Mme Saidi, faisant savoir qu’une «Journée de la Chine» sera organisée, le 21 janvier courant, à Tunis, avec la participation de plusieurs entreprises chinoises.

«Nous devons encourager nos jeunes et notamment les diplômés parmi eux à aller en Chine pour découvrir les grandes avancées technologiques dans ce pays et à aller en Afrique pour explorer les potentialités de travail qui s’y trouvent», a lancé, de son côté, Issam Ben Youssef, expert tunisien opérant sur les marchés chinois et africain.

Un bus électrique unique au monde

Notons que CRRC Corporation Limited est la plus grande entreprise ferroviaire mondiale. Cette société mise sous le contrôle direct du gouvernement chinois est spécialisée dans l’assemblage du matériel roulant routier et ferroviaire (bus hybrides, locomotives, rames voitures pour les trains, métros et tramways) ainsi que dans la production de pièces détachées ou d’équipements fixes.

Cette entreprise dont le chiffre d’affaires est estimé 20 milliards d’euros a mis en service des bus électriques possédant le temps de rechargement le plus court au monde, avec des batteries rechargeables en 10 secondes.

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