A défaut d’attirer des touristes… omanais, la Tunisie espère trouver des débouchés pour son artisanat national à Oman.
Par Anouar Hnaïne
L’année 2015 a été fortement éprouvante pour le tourisme tunisien, les attentats survenus au bardo, à Sousse et à Tunis ont mis le secteur à genoux.
L’année qui commence ne sera pas non plus une promenade de santé pour Selma Elloumi Rekik, dont la venue, il y a un an, à la tête du ministère du Tourisme et de l’Artisanat n’a pas apporté l’éclaircie espérée. Et pour ne rien arranger, les prévisions pour 2016 n’annoncent rien de réconfortant sur les marchés traditionnels.
Chine, Iran, Arabie saoudite et Oman
Pour essayer de faire quelque chose, la ministre fait feu de tout bois et se tourne vers des marchés lointains comme l’Iran, la Chine ou l’Irak. Dernièrement, on a assisté coup sur coup à plusieurs visites de responsables orientaux couronnées d’accords de coopération, les Iraniens conduits par le vice-président, pas moins ! Celui-ci annonçait une ligne Téhéran-Tunis au début du 2e semestre 2016. Les Saoudiens ont suivi le mouvement, arrivés en force pour signer des accords de circonstance. Le département essaie d’ouvrir la voie vers de nouvelles destinations. Dans une récente déclaration (13 janvier), Abdellatif Hamam, DG de l’Office nationale du tourisme tunisien (ONTT) a souhaité le renforcement des lignes aériennes avec la Chine (sic!). Rappelons au passage que l’Empire du Milieu traverse actuellement la pire crise de son économie. On verra si la décision portera des fruits.
Les recherches de marchés nouveaux ne s’arrêtent pas là, Mme Elloumi Rekik tire sur tout ce qui bouge, misant également sur le secteur de l’artisanat, qui, naturellement, n’est pas non plus épargné par la crise. Mardi 12 janvier, elle a signé une convention avec la présidente du Comité général de l’artisanat du sultanat d’Oman, Aycha Bent Khelfane Essyabia, venue accompagnée d’une forte délégation de son département.
Aycha Bent Khelfane Essyabia et Selma Elloumi Rekik.
Huit points sont au menu de cette convention dont l’application entre en vigueur sitôt signée par les deux parties et s’étalera sur deux ans renouvelables. L’accord stipule l’échange d’informations, de préparation des études et des visites bilatérales. La ministre a insisté sur l’aspect expertise mettant le doigt sur la qualité, la créativité et la commercialisation.
Les hommes d’affaires des deux pays sont sollicités à investir et à commercialiser les produits d’artisanat. Les deux parties s’accordent à intensifier les participations des artisans aux foires organisées dans les deux pays. Cet accord, relève Mme Eloumi, «pourra être renforcé par de nouvelles idées susceptible de promouvoir ce secteur à haute valeur ajoutée et qui reflète la culture locale.»
Mme Essaiyabia va dans le même sens: «Le but est d’établir des bases solides de coopération dans le secteur en coordonnant plus étroitement les actions communes.» A défaut d’attirer des touristes omanais, on pourra, du moins, trouver des débouchés pour l’artisanat tunisien à Oman…
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