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Les Tunisiens face à la dictature des mafias

 Mafia

Les Tunisiens doivent porter un bandeau rouge au bras, en signe de protestation silencieuse contre les agissements antirépublicains des pouvoirs publics.

Par Mohamed Chawki Abid*

Quand notre président de la république accepte de se faire payer le salaire du prédateur Ben Ali, et ses deux prédécesseurs touchent une retraite illégitime 65 fois le Smig…

Quand nos députés décident de s’offrir une augmentation salariale de 40% (+900D/mois/élu) et une extension de leur régime de retraite, sans honorer leurs engagements ni tenir leurs promesses électorales…

Quand notre gouvernement est formé d’une pléthore de membres, dont beaucoup ne relèvent pas de la hiérarchie officielle, étant des larbins au service d’intérêts étrangers ou à la solde de mafias internationales ou encore des agents rattachés à Carthage ou Montplaisir…

Quand les rapports des instances de contrôle et de surveillance ne font pas l’objet de suivi des recommandations et ne sont pas pris en charge par la justice pour le jugement des contrevenants tant du secteur public que du secteur privé…

Quand les dossiers de corruption et de malversation, ayant été soumis à la justice par les instances indépendantes (Instance nationale de lutte contre la corruption, Cour des comptes…), se perdent dans les méandres du pouvoir judiciaire…

Quand certains membres du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif passent le plus clair de leur temps dans des salons privés pour écouter les doléances des mafieux et négocier la contrepartie des services convenus…

Quand un ministre, ayant brillé par son affaire de «marché public» et par ses mensonges avoués, est maintenu dans son poste au mépris des députés et des citoyens…

Quand les comptes financiers des partis politiques et des Ong ne sont pas soumis au contrôle des autorités compétentes conformément à la réglementation en vigueur…

Quand les caisses de l’Etat sont gaspillées dans des dépenses improductives, et sont nourries par des dettes extérieures toxiques…

Quand les lois de Finances ne sont pas appliquées sur les gros fraudeurs-pilleurs-malfaiteurs, et le contribuable tunisien moyen supporte la majeure partie du fardeau fiscal mettant son pouvoir d’achat en péril…

Je ne puis m’étonner quant à l’appel à la désobéissance fiscale décrété par les associations professionnelles du corps médical.

Je ne puis non plus me forcer à croire en l’honnêteté des parlementaires qui nous représentent, ni à l’intégrité des princes exécutifs qui nous gouvernent.

Sans appeler mes concitoyens ni à la désobéissance civile ni à la révolte contre la «gouvernance criminelle des pouvoirs publics», je propose aux contribuables disciplinés fiscalement de manifester leur désarroi et d’exprimer leur colère d’une manière civilisée.

Aussi, ne pourrions-nous pas nous organiser pour que chaque Tunisien puisse porter un bandeau rouge au bras et/ou sur la tête, voire un foulard rouge, en signe de protestation silencieuse contre les agissements antirépublicains des pouvoirs publics, contre leurs comportements injustes et discriminatoires, ainsi que contre leurs manœuvres de complaisance avec les lobbys de malfaiteurs.

* Ingénieur économiste.

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