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Les OPCVM monétaires pour une place financière compétitive

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Les intermédiaires et experts en Bourse débattent des opportunités offertes par les OPCVM monétaires pour le développement des marchés de capitaux.

Par Wajdi Msaed

Les Organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) et les opportunités qu’elles offrent pour le développement des marchés de capitaux a été le sujet d’une table-ronde organisée à la Maison de l’Entreprise, siège de l’IACE, aux Berges du Lac de Tunis, le mercredi 9 février 2016.

En organisant cette table-ronde, l’Association des intermédiaires en bourse (AIB) et l’Institut de formation de la Bourse de Tunis (IFBT) voulaient engager les professionnels du marché financier dans une réflexion sur les moyens d’asseoir une place financière plus compétitive.

«Le portefeuille OPCVM monétaire est un instrument stratégique permettant de résoudre bien des problèmes. Il est aussi un instrument sensible adossé à des actifs sur un marché qui a d’autres régulateurs», a affirmé Adel Grar, président de l’AIB, animateur de cette table-ronde, ponctuée par les interventions de Maher Zouari, DG de Tunisie Clearning, sur l’état des lieux des OPCVM obligataires, Mohamed Souilem, DG de la politique monétaire à la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui a traité du projet de réforme des titres de créances négociables, et Sébastien Bictho, président de Alcognis (cabinet français de conseil financier), qui a parlé des préalables de la mise en place des OPCVM monétaires.

La Sicav monétaire

Parlant de la décomposition du portefeuille, M. Zouari a évoqué les OPCVM obligataires, mixtes et en actions, faisant savoir que le marché alternatif ne représente que 7% de la structure des emprunts obligataires effectués par le marché. Il a précisé que le thème débattu suscite l’intérêt de toutes les parties et touche au lancement d’une Sicav (Société d’investissement à capital variable) monétaire où l’investissement se fait dans des titres négociables à court terme.

«Le marché des titres de créances négociables (TCN) tarde à se développer», a précisé M. Souilem, en rappelant que ce marché existe en Tunisie depuis 1987 et qu’il vise à dynamiser le marché monétaire en élargissant la base de ses intervenants aux entreprises et aux particuliers.

Après avoir présenté les textes réglementaires régissant ce marché, l’intervenant a noté que son développement demeure tributaire d’une réforme approfondie eu égard au manque de transparence et à l’insuffisance du cadre réglementaire et juridique. Il a déploré, dans ce contexte, l’absence d’information et d’un taux de référence, surtout pour les TCN dont la durée est supérieure à un an, faisant savoir que la BCT assure la réglementation et le contrôle du marché des TCN et publie un rapport quotidien sur les transactions et les taux d’intérêt.

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Les fonds monétaires

Sébastien Bictho, qui a axé son intervention sur la taille, le rôle et la réglementation des fonds monétaires (FM), a noté que ces derniers représentent 16% de la gestion collective mondiale et que les Etats-Unis, l’Europe et la Chine en accaparent 88% sur l’échiquier mondial.

L’intervenant a précisé, en outre, que ces fonds constituent un besoin essentiel pour les investisseurs malgré une réglementation française fortement contraignante pour l’univers d’investissement.

Tout en soulignant l’existence de deux mécanismes de valorisation de ces fonds, à savoir la valeur liquidative variable et la valeur liquidative constante, M. Bictho a précisé que la gestion du risque dans les FM est essentielle pour garantir la sécurité du marché.

Le débat engagé a permis de soulever un certains nombre de questions : Faut-il créer cet instrument pour encourager l’émission des titres? Faut-il développer le processus relatif aux Sicav obligataires qui jouent le rôle de Sicav monétaires? Doit-on titrer les transactions effectuées sur le marché bancaire sans titres? Faut-il instaurer la courbe des taux de référence pour remplacer le TMM basé sur les transactions interbancaires?

En réponse à ses questions, les intervenants ont insisté sur l’effort de transparence pour mettre à nu toutes les insuffisances. «Vu le cadre réglementaire actuel, la manière de faire les choses et de les gérer, les conditions requises pour l’instauration de ce mécanisme font encore défaut», a estimé Mohamed Souilem.

Investir en Bourse

Rappelons que les OPCVM, qui permettent d’investir en actions cotées et en obligations, peuvent prendre la forme d’une Sicav ou d’un Fonds commun de placement (FCP), chargés de gérer les placements boursiers à la place des investisseurs. En achetant des parts d’OPCVM, les épargnants investissent de l’argent en bourse, sans avoir à gérer leur portefeuille directement; cela permet de diversifier les placements pour les rendre moins risqués et plus performants.

Rappelons aussi qu’il existe plusieurs sortes d’OPCVM, qui peuvent être:

– obligataires : l’investissement est fait en obligations publiques ou privées, à court, moyen ou long terme, selon l’échéance de l’obligation. Le risque est faible et le rendement est modéré ;

– en actions : l’épargne est investie en actions cotées en Bourse et le risque est plus important car la performance du placement dépend fortement des conditions du marché;

– mixtes : le placement comporte plusieurs sortes d’investissements pour des profils «prudents», «équilibrés» ou «dynamiques», selon les risques et la performance désirés.

Un OPCVM peut être, par ailleurs, de capitalisation (les revenus sont réinvestis dans le portefeuille) ou de distribution (les revenus sont distribués annuellement).

Il va sans dire que pour investir en Bourse et gérer son portefeuille, il faut d’abord bien choisir son intermédiaire, car l’investisseur individuel ne peut pas intervenir directement sur les marchés.

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