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Les femmes entre le frein de la religion et l’élan de l’ambition

Femme-Tunisienne

Ce n’est plus un complexe d’infériorité, souvent inculqué par les religions, qui doit guider les femmes, mais ce sont leurs ambitions, goûts,rêves et aptitudes.

Par Ahlem Ouerchfani*

Y a-t-il un problème femme comme il y a un problème noir, un problème juif ou un problème arabe? Le problème existe depuis le jour où une femme a demandé un peu plus de liberté, le jour où des femmes avaient lutté pour obtenir ces droits fondamentaux (l’instruction et le vote). Par la suite, d’autres femmes devaient entretenir le débat. Il s’agissait surtout de revendiquer des normes minimales d’égalité, dans les salaires par exemples, et de promouvoir l’accès de certaines femmes à divers postes.

Dieu, homme, femme…

Pour  camoufler l’arbitraire,  l’autorité des religions a été utilisée. Par exemple, d’une révélation, celles-ci ont le plus souvent affirmé que la supériorité des hommes sur les femmes résultait d’une décision du créateur. Ainsi, dans la Bible, Yahvé, qui avait trouvé «bonnes» toutes ses créations, s’aperçoit d’une erreur qu’il a commis à propos d’Adam : «l’homme ne soit pas seul», il tire de lui Ève. Dans la mythologie indienne, ce que manifeste c’est: Dieu, homme, femme.

La religion chrétienne présente la femme comme l’ennemie de Dieu et l’alliée du démon.

Tout au long de son histoire, l’Église catholique romaine a manifesté sa crainte de tout ce qui est féminin. Elle a même parfois posé la question : «Les femmes ont-elles une âme?», ainsi que dans l’Épître aux Éphésiens : «Que les femmes soient soumises à leurs maris, car le mari est le chef de la femme, comme Jésus-Christ est le chef de l’Église.»

Les femmes des harems, même d’aujourd’hui, occupées seulement à se parer et à jouer avec leurs enfants, ne connaissant pas le prix de la vie.

La montée des revendications féministes

Par osmose, et même si la plupart des revendications féministes n’ont pas abouti à des réformes complètes, le mouvement des femmes a influencé l’ensemble de la société à un degré insoupçonnable à première vue. C’est quand on compare avec le climat qui régnait il y a vingt ans, quinze ans, dix ans même,

Le sexisme reste profondément ancré dans les mentalités, mais ses manifestations les plus grossières sont maintenant mal vues, mal considérées socialement. Le qualificatif «sexiste» est perçu comme une insulte au même titre que celui de «raciste». L’un des signes les plus révélateurs de cette évolution diffuse, qui a marqué toutes les couches de la société, se reflète dans l’approche publicitaire des industries de consommation de masse, qui reposent par définition sur l’opinion publique et le respect de la sensibilité populaire.

En Tunisie, le mouvement des femmes a débordé largement le cadre des organisations et des groupes constitués; chaque femme a fait son propre cheminement; des femmes se réunissent pour réfléchir sur leur condition et chacune s’est dit : «Pourquoi pas moi?»

Non, ce n’est plus un complexe d’infériorité qui doit guider la femme, mais ce sont ses ambitions, ses goûts, ses rêves et ses aptitudes seuls.

En fin de compte, beaucoup reste à faire mais un peu partout des portes, jusque-là fermées, s’entrebâillent.

* Étudiante en première année mastère.

 

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