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Investissement : Le TABC en route vers le Cameroun

TABC-Cameroun

Le TABC prépare une mission d’hommes d’affaires tunisiens au Cameroun, un pays en pleine croissance et qui offre d’énormes potentiels.

Par Zohra Abid

Après la mission de prospection multisectorielle, fin janvier dernier, à Bamako, au Mali, une trentaine d’hommes d’affaires tunisiens se rendront du 4 au 7 avril prochain, à Yaoundé, au Cameroun. Ils espèrent trouver de nouveaux débouchés pour les produits et services tunisiens dans cet immense pays en chantier, qui a besoin de presque tout pour se développer et exploiter ses richesses, et qui, de ce fait, connaît, depuis quelques années, une ruée d’investisseurs étrangers, notamment français, chinois, canadiens, belges, américains, marocains et Turcs.

La voie est ouverte, il faut y aller

Tous ces pays ont, certes, pris une longueur d’avance sur la Tunisie, mais les études montrent qu’il y a d’énormes potentiels dans ce pays qui, en dehors du pétrole, regorge de plusieurs autres ressources naturelles.

Les opérateurs tunisiens, qui jouissent d’une bonne presse dans le continent, ont, aujourd’hui, les moyens pour y tracer leur petit carré, s’y implanter durablement et lancer des projets de partenariat dans les secteurs porteurs comme les télécoms, l’énergie, la santé, l’agriculture…

Pour preuve : au cours de la mission du TABC, au Mali, en janvier dernier, des hommes d’affaires tunisiens ont pu décrocher des marchés dans ce pays ou ouvrir des perspectives de partenariat qui ne demandent qu’à être concrétisées. C’est ce qu’a indiqué Ameur Abdennadher, vice-président de l’UPMI, lors d’une réunion organisée par le TABC, au siège du Centre de promotion des exportations (Cepex), vendredi 18 mars 2016, en présence de Victor Loé, ambassadeur du Cameroun en Tunisie, et de nombreux hommes d’affaires. Ont pris part également à cette rencontre, Bassem Loukil, président du TABC, Aziza Htira, Pdg du Cepex, et Monia Jeguirim, présidente de Conect international.

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Selon M. Abdennadhar, il suffit seulement d’aller sur place, rencontrer les hauts responsables et les opérateurs locaux, identifier des opportunités et étudier les moyens de leur mise en œuvre. «Après la 1ère mission au Mali, en janvier, qui était informelle, je me suis rendu une 2e fois dans ce pays, en février, et nous avons signé des accords avec 4 entreprises. Le 5e accord est en cours de finalisation. Pour un début, nous avons eu une commande d’une valeur de 16 millions d’euros. Ce n’est pas rien», a-t-il annoncé. Et d’ajouter : «L’Afrique est en marche et nous devons investir dans ce continent plein de promesses qui nous ouvre les bras et ne plus avoir la tête tournée exclusivement vers l’Europe.».

Bientôt, une ligne directe Tunisie/Cameroun

L’ambassadeur du Cameroun s’est, de son côté, félicité des bons rapports diplomatiques entre la Tunisie et le Cameroun, et a émis le souhait de voir la coopération entre les deux pays mieux structurée, à tous niveaux, surtout après l’annonce de l’ouverture par Tunisair d’une ligne aérienne entre Tunis et Yaoundé, en juin ou juillet prochain. «Mon rôle, en tant qu’ambassadeur, c’est d’ouvrir la voie et faciliter les contacts. Aujourd’hui, vous disposez de tous les moyens pour connaître ce qui se passe dans mon pays, notamment le climat politique et celui des affaires. Il est important d’aller dans le pays pour mieux le connaître. Il y a beaucoup à faire. Nous vous tendons les bras et j’aimerais bien avoir, dès votre retour, un feedback, pour assurer le suivi de ce qui a été décidé au cours de la mission», a dit M. Loé, avant de prévenir ses hôtes tunisiens des obstacles qu’ils pourraient rencontrer.

«Le Cameroun est un vaste chantier. Il faut y être bien accompagné. Un Tunisien peut avoir un bon dossier mais un Chinois peut apporter, et le dossier et l’argent. Ne vous étonnez pas alors que le marché soit remporté par le Chinois. Armez-vous de patience et vous décrocherez des contrats. Il y a aussi l’obstacle du visa, mais qui sera bientôt résolu. De même que celui du transport aérien», a ajouté l’ambassadeur, qui a émis aussi le souhait de voir mettre en place une zone de libre échange entre la Tunisie et le Cameroun.

«Nous avons des bananes, du café, du bois et des produits tropicaux. Au lieu d’aller les acheter sur la rive nord de la Méditerranée, notamment à Marseille, il vaudrait mieux les importer directement de chez nous», a-t-il lancé.

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Bassem Loukil et Victor Loé.

C’est aux Africains de construire leur Continent

Aziza Htira s’est, de son côté, félicitée de l’engagement des diplomates des deux pays à déblayer le terrain devant les opérateurs économiques. Les investisseurs tunisiens n’ont qu’à aller au Cameroun pour tenter de saisir les opportunités qui s’y trouvent et, éventuellement, s’y implanter. «Dans ce pays peuplé de 22 millions d’habitants, il y a du travail. Le Cepex chapeautera la prochaine mission au Cameroun, classé aujourd’hui au 6e rang mondial pour l’attractivité des investisseurs, et sera aux côtés des futurs investisseurs. Nous avons déjà reçu 344 dossiers et sélectionné une centaine».

Monia Jeguirim, présidente de Conect International, présente depuis sa création il y a quelques années en Afrique subsaharienne, s’est voulue tout aussi enthousiaste et rassurante. Conect International accompagnera et orientera les compétences tunisiennes une fois sur place. «L’Afrique est en marche. Nous sommes ses enfants et c’est à nous de contribuer à sa construction. Nous devons y aller avec nos idées et nos projets», a-t-elle insisté.

Bassem Loukil a rappelé que ce pays, qui enregistre plus de 5% de croissance, et qui veut s’industrialiser, s’ouvre aujourd’hui aux compétences tunisiennes. «Nos hommes d’affaires seront appuyés financièrement par Attijari bank. Notre rôle, aujourd’hui, est de faciliter le contact et la logistique et c’est à eux de se lancer. Le Cameroun s’ouvre à nous et a confiance en nous. Nos compétences ont du savoir-faire et n’ont qu’à saisir cette opportunité pour essayer d’avoir leur part du marché», a-t-il enchainé.

«Je vous conseille de visiter la ville de Kribi qui vient d’ouvrir son port. C’est une zone industrielle de 36.000 hectares qui a besoin de tout pour se développer. Allez là-bas, il y a beaucoup à faire. Et n’hésitez surtout pas et ne perdez pas encore de temps», a lancé Abderrazak Andoulsi, ancien ambassadeur de Tunisie au Cameroun. Ayant eu le privilège d’avoir séjourné longtemps dans ce pays, M. Andoulsi a rappelé que les relations politiques entre la Tunisie et le Cameroun ont toujours été excellentes et qu’il faut saisir cette chance qui s’offre aux Tunisiens. «Au Cameroun, on a beaucoup d’estime pour les Tunisiens. C’est déjà un grand acquis et un capital inestimable. Il faut savoir le fructifier», a conclu l’ancien ambassadeur.

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