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Mokdad Shili dans la peau d’un inquisiteur

Mokded Shili - Najla Tounsia

Mokdad Shili se croit en droit de retirer son adhésion à Najla Tounsia et à la poursuivre en justice pour «atteinte aux bonnes mœurs».

Le Syndicat national des chanteurs professionnels tunisiens (SNCPT) a annoncé, dans un communiqué, rendu public dimanche 27 mars 2016, la suspension de la chanteuse populaire Najla Tounsia, de  son vrai nom Hanen Zoghlami, expliquant cette décision par le contenu de son dernier clip « La ykhabbach, la ydabech » (« Il ne griffe pas et ne fait pas de mal »), que le syndicat juge trop osé au point d’y voir une atteinte à la moralité publique.

Mokdad Shili va encore plus loin et précise qu’il compte poursuivre en justice la chanteuse et menace d’en faire autant avec tous les artistes qui participeront, à l’avenir, à un quelconque événement musical avec elle. «Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays», a expliqué l’acariâtre et très controversé Mokdad Shili, chanteur raté et autoproclamé inquisiteur des arts et des lettres et gardien du bon goût.

 

D’autre part, le syndicat – tout aussi controversé que son très improbable chef – a accusé une fin de non recevoir à la lettre d’excuse officielle adressée par le très courageux Mustapha Dallaji, auteur-compositeur de la chanson «qui dérange», visiblement choqué par sa propre audace. Pathétique!

«Le responsable juridique de la société Star Voice sera traduit en justice pour avoir permis l’enregistrement de la chanson, ainsi que du clip vidéo dans ses locaux», ajoute le communiqué, dont le ton semble sorti tout directement des tribunaux du Moyen-âge, et qui pousse le zèle moralisateur jusqu’à préciser: «Tous ceux qui ont participé à la réalisation de cette chanson seront traduits en justice pour atteinte aux bonnes mœurs».

Mokdad Shili, toujours en colère et prêt à déclarer la guerre à ses collègues, s’érige ainsi en censeur et croit disposer d’un pouvoir lui permettant de museler la liberté d’expression artistique dans le pays. Est-il vraiment dans son rôle ou se prend-t-il pour quelqu’un d’autre ? S’il cherche par ce genre de posture pathétiquement islamiste de plaire au cheikh Rached Ghannouchi, il se pourrait que le chef islamiste – désormais acoquiné avec les délurés de Nidaa – trouve sa position extrémiste. Et elle l’est…

Y. N.

 

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