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Radhia Nasraoui : «Je n’ai pas besoin de titre pour militer»

Radhia Nasraoui - avant la révolution

Me Radhia Nasraoui n’est pas surprise de n’avoir pas été élue de l’Instance nationale de lutte contre la torture (INLCT).

Les députés ont voté, mardi 29 mars, pour choisir les 16 membres de cette instance, sur 48 candidatures présentées, dont celle de Me Radhia Nasraoui, militante historique des droits de l’homme et présidente de l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture (OTLT).

La composition de l’Instance a été dévoilée et les députés n’ont pas voté pour Me Nasraoui, qui n’a pas été surprise du résultat, d’autant qu’elle a eu vent, il y a 2 mois, que les partis Ennahdha et Nidaa s’étaient mis d’accord pour l’écarter.

Cette hypothèse a également été soutenue par certains députés, dont Meriem Boujbel, membre du groupe parlementaire El-Horra, qui accusé «le tandem Nida-Ennahdha d’avoir conclu un accord pour faire tomber Radhia Nasraoui et l’écarter de  l’Instance».

Radhia Nasraoui, qui est également membre du sous-comité de lutte contre la torture à l’Onu, estime qu’elle est indépendante et refuse que l’on dise le contraire, sous prétexte qu’elle soit l’épouse de Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire (opposition).

Radhia Nasraoui- Hamma Hammami

«Je suis l’épouse de Hamma Hammi mais je ne suis pas son ombre».

«Je milite depuis 1974 et je le faisais avant même d’avoir rencontré Hamma Hammami. J’ai toujours défendu tout le monde, faisant fi de l’idéologie ou de l’appartenance des victimes et je continuerai à le faire, car de toute façon, je n’ai pas besoin d’avoir un poste pour militer», a indiqué Me Nasraoui, en rappelant qu’elle dénonçait les abus dans une Tunisie gérée des dictateurs, avec tous les risques que cela comportait, et sans titre officiel.

«C’est parce qu’ils sont ignorants qu’ils font ce raisonnement, car ils pensent qu’une femme est dépendante de son mari et qu’elle ne peut être réellement libre», a-t-elle ajouté.

Me Radhia Nasraoui

Me Nasraoui, une militante historique à laquelle le tandem Nidaa-Ennahdha a tourné le dos.

Si l’on colle à Radhia Nasraoui l’étiquette Hamma Hammami pour pouvoir remettre en doute son indépendance, et expliquer son absence de l’Instance, on aurait peut-être dû en faire autant avec Dhiaeddine Mourou, qui n’est autre que le fils de Abdelfettah Mourou, vice-président d’Ennahdha. Mais, dans le cas de ce dernier, les députés de Nidaa étaient là pour donner le coup de pouce…

Ceux et celles qui ont cru Béji Caïd Essebsi et ses obligés sur parole et les ont portés au pouvoir lors des dernières élections doivent aujourd’hui s’en mordre amèrement les doigts, car en barrant la route à Me Nasraoui, les Nidaistes ont prouvé encore qu’ils ont trahi leurs électeurs… définitivement.

Y. N.

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