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Mon président, vous allez bien, mais notre pays va mal !

Caid-Essebsi---Entretien-radios

Le paradoxe d’un pays, la Tunisie, conduit par un président charismatique, mais où tout semble bloqué, en panne ou en instance.

Par Moncef Kamoun*

Moncef-KammounMercredi soir, comme tous mes concitoyens, j’ai redécouvert le président au charisme intact, habité par le sens de l’Etat, séduisant par sa finesse d’analyse, sa vision politique, la certitude quant à la justesse de sa démarche et, même, sa vivacité d’esprit et son sens de la formule qui le différencie de tous les autres dirigeants politiques tunisiens.

Monsieur le président,

Aujourd’hui, nous battons des records de taux de chômage; nos entrepreneurs fuient le pays et notre administration se démolit, alors que les dépenses publiques n’ont jamais été aussi élevées.

Aujourd’hui, nos enfants quittent l’école, faute de moyens. Notre pays s’appauvrit et cherche sa fierté disparue. Les Tunisiens sont perdus face à ces débats politiques creux et stériles. Désillusionnés, ils ont fini par perdre leurs repères. Ils espèrent que les promesses faites soient tenues et que leur vie quotidienne s’améliore mais notre pays sombre dans le doute.

Face à ces grandes attentes, vos collaborateurs, «qu’on ne connaît pas», semblent tous avoir la tête ailleurs, bien déconnectés des réalités des citoyens.

Il est insupportable de voir, aujourd’hui, notre beau pays s’enfoncer dans ce désastre économique, social et sécuritaire, alors qu’il dispose de tous les atouts pour réussir sa révolution.

Monsieur le Président,

Vous voilà investi depuis plus qu’une année de la plus grande mission; je vous en supplie, ne nous décevez pas.

Nous avons besoin, aujourd’hui, de responsables qui savent inventer, innover, décider et informer et non gérer des affaires et équilibrer des comptes.

Le chef du gouvernement ne peut se contenter de suivre la volonté indécise et fractionnée des partis politiques, il doit, «celui-ci ou un autre», remanier son gouvernement pour le rendre plus homogène.

Le gouvernement doit et sans délai faire un effort en matière de création d’un environnement propice aux investissements permettant de renforcer l’implication des opérateurs privés dans le développement.

La crise actuelle ne sera pas résolue par des discours mais par des actes qui donneront aux citoyens l’assurance que leur nation et ses valeurs sont protégées.

Faites en sorte que la bonne gouvernance soit le moteur de notre machine étatique, que l’impunité soit bannie.

Encore un effort monsieur le président,

La Tunisie a besoin d’une dynamique politique exceptionnelle pour nous éviter le chaos.

Vous disposez, en tant que président de la république, de tous les leviers de transformation et de modernisation de l’Etat. Je ne sais s’il est encore temps de réagir mais on doit s’engager et sans délai dans les vraies batailles de la Tunisie : celle de l’équité et de la justice, celle de la décentralisation, celle de la sécurité et la lutte contre la mafia et celle de la solidarité nationale. Nous n’avons plus le temps de dialoguer, tous convaincus que notre pays doit être réformé en profondeur.

Agir est votre devoir! Repenser les systèmes économique, social et politique pour mettre le pays sur les rails de la démocratie.

* M. K. Architecte.

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