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Mission d’affaires tunisienne au Cameroun : Bilan positif malgré les lacunes

TABC-Mission-Cameroun

Première dans les annales des missions d’affaires tunisiennes à l’étranger : l’évaluation de la récente mission effectuée par des hommes d’affaires tunisiens au Cameroun.

Par Wajdi Msaed

L’initiative de cette mission de prospection multisectorielle, qui s’est déroulée du 4 au 7 avril 2016, revient au Conseil d’affaires tuniso-africain (TABC), en collaboration avec Conect International (Confédération tunisienne des entreprises citoyennes) et l’Union des petites et moyennes industries (UPMI), avec le soutien de l’ambassade de Tunisie à Yaoundé.

La réussite par la persévérance

Lors d’un point de presse organisé jeudi, en présence notamment de Victor Loe, ambassadeur du Cameroun à Tunis, Bassem Loukil, président de TABC, qui conduisait la délégation, a exprimé son entière satisfaction pour la réussite de cette première mission dans ce pays d’Afrique centrale. «Les fruits, a-t-il expliqué, ne peuvent être recueillis que par la persévérance sur la voie d’une coopération bilatérale fructueuse, eu égard aux énormes potentialités dont dispose ce pays frère et ami où la Tunisie jouit de grand respect, d’une amitié profonde et d’une image de marque exceptionnelle positive».

Ce sentiment de satisfaction est partagé par le diplomate camerounais, qui a évoqué avec enthousiasme les nouveaux horizons ouverts pour la coopération bilatérale et multilatérale, en considérant le Cameroun comme une porte ouverte sur les autres pays de l’Afrique centrale. «Nous sommes agréablement surpris par la réussite de cette mission. Nous lui avons donné notre appui et nous continuerons de le faire», a-t-il précisé. Tout en admettant qu’«il faut de la patience avec les Camerounais, de la bonne écoute et une pédagogie passionnée», il s’est empressé d’ajouter qu’«il n’y a pas eu vraiment d’obstacle. Le visa est délivré dans les deux heures pour tout dossier présenté en bonne et due forme».

Ce sentiment de satisfaction est partagé par la plupart des membres de la mission, venus participer à cette séance d’évaluation et rendre hommage à toutes les parties qui ont veillé à son organisation et à son succès.

Les lacunes à corriger

Toutefois, et tout en signalant les points forts de la mission, ils n’ont pas manqué d’évoquer les quelques faiblesses constatées et qui doivent être évitées à l’avenir. Dans le cadre de cette «critique constructive», Monia Saidi, présidente de Conect International, a affirmé que cette mission a réussi à créer une synergie entre les entreprise tunisiennes et leurs homologues camerounaises, «même si 20% des participants ne sont pas satisfaits et qu’il y a toujours des possibilités de mieux faire», a-t-elle concédé. «Nous essayons d’ouvrir les portes et c’est aux entreprises de suivre avec toujours notre appui et notre assistance», a-t-elle ajouté, tout en se disant convaincue de la nécessité d’œuvrer ensemble et dans un esprit collectif pour impulser les exportions de biens et services. «Seuls, nous sommes invisibles; ensemble, nous sommes invincibles», a-t-elle conclu dans ce qui ressemble à un mot d’ordre.

Le problème du transport, surtout aérien, constitue la difficulté majeure dans le développement de ce genre de partenariat entre le nord et le sud du Sahara. «Faire le trajet Tunis-Yaoundé en transitant par Paris est un non-sens et un gâchis», a lancé un chef d’entreprise, en insistant sur la nécessité d’ouvrir une ligne aérienne directe entre les deux capitales. La balle est dans le camp de Tunisair, dont le management a affirmé, à plusieurs reprises, que l’Afrique subsaharienne fait partie de la stratégie de redéploiement du réseau de la compagnie aérienne nationale.

«Nous avons besoin de l’appui des instances gouvernementales et les problèmes de change doivent être résolus avec la célérité requise», a réclamé, dans ce contexte, un autre opérateur.

Un essai à transformer

Rappelons que 35 hommes d’affaires tunisiens représentant plusieurs secteurs de l’activité économique (industrie agro-alimentaire, enseignement supérieur, santé, TIC, services financiers, commerce international, conseil et formation, matériaux de construction…) ont pris part à la mission. Ils ont eu des rencontres B2B avec des partenaires camerounais et participé à deux forums économiques tuniso-camerounais, qui ont eu lieu à Yaoundé, la capitale politique, et Douala, la capitale économique du pays.

Par ailleurs, la délégation tunisienne, qui a effectué des visites institutionnelles et d’entreprises, a eu droit à des entrevues de très haut niveau avec des ministres et des cadres supérieurs de l’administration camerounaise. Une convention de partenariat a été signée entre Conect international et la centrale patronale camerounaise, qui porte sur l’appui aux petites et moyennes entreprises. Une pré-convention a également été signée entre la même organisation tunisienne et la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun

D’autre part, Ameur Abdennadher, vice-président de l’UPMI, a parlé de l’élaboration d’un protocole de jumelage entre la communauté urbaine de Douala et la ville de Sfax, qui sera signé incessamment par les deux parties.
Quoi qu’il en soit, par-delà les perspectives qu’elle a ouvertes et les lacunes qui l’ont marquée, cette mission n’est qu’un début. Des missions sectorielles spécialisées doivent suivre pour consolider les liens déjà établis et saisir les opportunités identifiées.

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