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Le gouvernement Essid menacé par la crise entre l’UPL et Nidaa

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Leila Chettaoui et Jamel Tlili.

La décision de 3 députés de l’UPL de rejoindre le groupe parlementaire de Nidaa suscite des remous et menace de faire éclater la coalition gouvernementale.

Lundi 17 mai 2016, le plateau d’El-Hiwar Ettounsi a été la scène d’une énième empoignade entre des représentants de l’Union patriotique libre (UPL) et de Nidaa Tounes, deux composantes de l’équipe gouvernementale, et l’occasion d’une explication sur les responsabilités de cette crise dont les répercussions pourraient dépasser la simple incompatibilité d’humeur ou divergence idéologique, se transformer en rupture et mener inéluctablement à la chute du gouvernement du Premier ministre Habib Essid.

Cette nouvelle explication a opposé, lors de l’émission ‘‘24/7’’, Leila Chettaoui, députée Nidaa Tounes à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), et Jamel Tlili, membre du bureau politique de l’UPL.

La députée nidaïste, pressée de mettre sous le tapis cette controverse sérieuse, s’est courageusement défaussée sur Fadhel Omrane, l’ancien président du groupe de Nidaa Tounes à l’ARP: «Tout d’abord, il faudrait peut-être rappeler que les députés en question sont restés sans appartenance politique, pendant un mois, avant d’exprimer leur souhait de rejoindre notre groupe parlementaire. Et il y a lieu, également, d’indiquer que leur intégration a été approuvée par Fadhel Omrane. Là, il s’agit d’une imprudence, d’une maladresse commise par cet homme, car en définitive l’UPL est un parti ami et ne mérite pas d’être traité de la sorte», a-t-elle expliqué.

Très vite, Jamel Tlili a rectifié qu’il ne s’agit pas d’une petite erreur d’appréciation du seul Fadhel Omrane, qui est devenu ces derniers temps – à tort ou à raison – une proie facile à laquelle on impute nombre des maux dont souffrait ou souffre encore bloc parlementaire de Nidaa: «Je me permets de rappeler à Mme Chétaoui que Fadhel Omrane a déclaré à la Radio nationale qu’à la réception de cette demande des membres Upelistes démissionnaires qui exprimaient leur souhait de rejoindre le groupe parlementaire de Nidaa Tounes, il a tout simplement noté ‘‘lu’’ sur cette correspondance et qu’il l’a transmise pour décision finale au président de l’ARP, M. Mohamed Ennaceur. Il est trop facile de faire porter ainsi la responsabilité de ce qui s’est passé à M. Omrane seulement. D’ailleurs, il a même avoué qu’il a été embarrassé par cette requête; et c’est pour cette raison qu’il a cru bon ne pas se prononcer personnellement sur le cas de ces trois députés de l’ULP. Il devient donc clair que ce sont d’autres dirigeants de votre parti et d’autres instances qui ont approuvé cette démarche des parlementaires Upelistes. M. Ennaceur, sans demander l’avis de l’ULP, a donné son feu vert à cette migration politique. Cela, permettez moi de le souligner, n’a jamais pu avoir lieu à l’insu et sans l’appui en haut lieu de la direction du Nidaa», a expliqué M. Tlili.

En d’autres termes, c’est direction de Nidaa, elle-même divisée et dont les membres s’étripent à qui mieux-mieux, qui assume la responsabilité d’avoir faussé la compagnie de l’UPL et provoqué ainsi une crise au sein de la coalition au pouvoir, laquelle risque de faire exploser le gouvernement, au moment où son chef, Habib Essid, est décrié par ceux-là mêmes qui l’ont nommé et sont censés le soutenir. Ambiance…

Marwan Chahla

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