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Tunis Forum : Comment mener les négociations sur l’Aleca ?

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La 4e édition du Tunis Forum se tiendra les 27 et 28 mai courant à la Maison de l’Entreprise, le siège de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE).

Par Wajdi Msaed

Cette édition, dont l’ouverture officielle sera présidée par le chef du gouvernement, Habib Essid, s’intéresse à un thème d’extrême actualité : «Tunisie et Aleca : gouvernance des négociations et résultats de la libéralisation».

Pourquoi ce choix ? La réponse est donnée par Ahmed Bouzguenda, président de l’IACE, lors d’un point de presse tenu mercredi, en présence notamment de Walid Bel Haj Amor et Faiçal Derbel, membres du bureau directeur de cette institution.

L’objectif assigné à cet événement international est de «identifier les conditions qui feront de l’Accord de libre échange complet et approfondi (Aleca) avec l’Union européenne (UE) un instrument répondant aux besoins et préoccupations de la Tunisie».

Les négociations de cet accord ayant été lancées depuis octobre 2015, il est du droit des observateurs et des citoyens avertis de se poser les questions suivantes : la Tunisie est-elle prête pour ce rendez-vous et est-elle en mesure de mener à bien ces négociations? Dispose-t-elle de tous les atouts pour être un interlocuteur crédible ?

Réduire le gap de compétitivité

Pour répondre à ces 2 questions, la première journée du Tunis Forum prévoit d’engager le débat sur les pré-requis des négociations, leur gouvernance et à les séquences (ou phases) de la libéralisation.

Une étude élaborée par l’IACE, qui établit une liste des filières économiques analysées selon le gap de compétitivité par rapport à l’Europe, sera présentée en guise d’introduction du débat, qui sera enrichi par une «tribune libre» donnant la parole aux acteurs du terrain, tels que les leaders d’opinion, les chefs d’entreprises et les représentants de la société civile, le but étant de laisser s’exprimer, sur la scène publique, les opinions et les attentes face aux enjeux considérables que présente l’Aleca.

Le secteur agricole et celui des services, qui sont concernés par cette seconde phase de libéralisation des échanges entre la Tunisie et l’UE, seront au cœur du débat de la 2e journée. Et pour cause : ils constituent l’axe central des négociations en cours.

Plus de 500 participants sont attendus, dont notamment les représentants de la Commission européenne, d’éminents invités venant des pays frères et amis comme le Maroc, la Belgique, la Géorgie et la Moldavie, qui ont mené des négociations similaires avec le partenaire européen, en plus, bien entendu, des membres de l’IACE et du comité de pilotage desdites négociations.

C’est une affaire nationale

Les intervenants passeront en revue leurs expériences et leurs approches et feront part de leurs recommandations et leurs craintes, en tenant compte des dimensions politique, économique et technique de ces négociations et des enjeux que l’Aleca pose pour la Tunisie. Car, on l’a compris, «il s’agit d’une affaire nationale, qui n’intéressera pas seulement les dirigeants politiques et décideurs économiques, mais aussi toutes les couches sociales à travers leurs différentes structures représentatives», a expliqué Walid Bel Haj Amor, soulignant le caractère délicat des négociations et leur timing pour le moins contraignant pour la Tunisie, dont l’économie traverse des moments difficiles, marqués par la paralysie de l’appareil productif et l’angoisse existentielle du secteur privé. A cela s’ajoute un environnement régional et international peu favorable pour la relance de l’activité économique, frappée de plein fouet par le développement du commerce parallèle et informel.

Doit-on, en définitive, se prononcer pour ou contre l’Aleca? «Il ne s’agit pas de répondre par oui ou par non», explique le président de l’IACE, qui précise qu’«une réforme peut être excellente dans un contexte et ne pas l’être dans un autre.»

«Il y a toujours des éléments qui pourraient aider à baliser nos opinions», conclut-il. D’où la nécessité d’un débat ouvert et franc, dont on peut faire longtemps l’économie.

Souvenons-nous, l’accord d’association pour la mise en place d’une zone de libre échange avec l’UE avait été négocié et signé, en 1996, par le gouvernement tunisien de manière unilatérale et sans consultation des différentes parties concernées, notamment les opérateurs économiques. Dans une Tunisie désormais démocratique, des décisions aussi importantes et engageant l’avenir des Tunisiens et des Tunisiennes ne sauraient être prises dans le secret des bureaux feutrés du gouvernement.

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