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Tunisie : L’environnement n’a pas le cœur à la fête

Poubelle-de-plage

Pourquoi ne pas faire de la Tunisie un modèle en Méditerranée dans le domaine de la protection de l’environnement et attirer ainsi des investisseurs étrangers ?

Par Yassine Bazarbacha et Eve Leroy *

A l’occasion de la journée nationale de l’environnement, célébrée le 5 juin de chaque année, le groupe facebook initiateur du mouvement citoyen «pour l’interdiction des sacs plastiques» interpelle les autorités sur le manque de moyens pour stopper la pollution grandissante des plages et de la qualité de l’eau.

A l’approche de l’été 2016, le constat de la propreté des plages en surface est loin d’être satisfaisant pour ne pas dire catastrophique ! Malgré quelques initiatives citoyennes, loin d’être une réponse adéquate à la propreté des plages; un amoncellent de déchets jonchent les plages!

La Tunisie, pays de plages et touristique, n’a même pas pris la peine d’installer des poubelles sur les lieux de villégiature des touristes, dont l’absence est en partie due à la pollution des terres, des plages, du littoral et de la qualité de l’eau.

Certains plagistes laissent derrière eux leurs déchets ne trouvant pas de poubelles de plage. Les nuisances et les pollutions liées aux déchets des plages (restes de pique-nique, papiers gras, emballages, reste de nourriture, sacs plastiques, canettes, bouteilles en plastiques, mégots, journaux, crèmes solaires et couches bébé sales) se retrouvent la plupart du temps sur le sable ou dans la mer, avec de grandes nuisances sur la santé; des baigneurs, de la faune et de la flore marine. OUI, LES POUBELLES DE PLAGES SONT INDISPENSABLES !

L’annonce en grande pompe du Pavillon Bleu, attribué d’année en année pour les plages des stations balnéaires tunisiennes, n’est que poudre aux yeux ! Cette certification, attribuée par des agences de l’État pour la qualité des eaux de baignade et des plages, ne prend pas totalement en compte comme le demande les critères d’attribution; la gestion de l’eau et du milieu, la gestion des déchets, l’environnement général du site.

Quant à la sensibilisation à l’éducation environnementale, elle est inexistante, à quand des spots télé !

De nombreuses études scientifiques établissent des liens entre cancers et polluants de l’eau, or en Tunisie la mauvaise qualité du traitement des eaux usées notamment industrielles entraîne le versement de métaux lourds et de bactéries nuisibles dans la mer, mettant en danger la santé de chacun, notamment celle des jeunes enfants dont le corps est bien plus fragile que celui des adultes, et impliquant aussi une grave catastrophe environnementale sur les animaux marins.

Les plages constituent un espace naturel et privilégié que les responsables de l’environnement doivent préserver. Mais à quoi bon le souligner quand on sait que la gestion des déchets au niveau national n’attire pas l’attention des responsables au point de mettre en place des projets performants au plus prés du respect de l’environnement.

Pourquoi ne pas faire de la Tunisie le modèle écologique de la Méditerranée, permettant par son statut protecteur de l’environnement d’attirer des investisseurs étrangers et d’obtenir les reconnaissances internationales, et ainsi renforcer sa puissance économique?

La réponse est entre les mains des responsables de l’environnement tunisien. C’est à eux d’agir comme il se doit !

* Membres dy groupe «pour l’interdiction des sacs plastiques».

 

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