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Les notes de français au Bac : Une polémique toujours d’actualité

Examens nationaux

Des candidats au Bac admis avec mention très bien se sont vu attribuer des notes en français oscillant entre 2 et 6 sur 20. Il y a anguille sous roche…

Par Naceur Bouabid

Depuis quelque temps, en pareille période de l’année scolaire, et suite à l’annonce des résultats, la question de l’épreuve de français au bac surgit à la surface pour faire l’objet d’une vive polémique dont l’ampleur ne s’amenuise ensuite qu’avec l’avènement effectif des vacances et l’entrée en lice de la grande saison des fêtes.

Chute de la maîtrise du français

Cette année encore, dans quasiment tous les lycées de la république, les notes attribuées aux candidats dans l’épreuve de français, toutes sections confondues, sont les plus médiocres, dépassant les pronostics les plus pessimistes.

Certes, un tel état des lieux, devenu désormais coutumier, n’est plus pour surprendre, tant s’est dégringolé le degré de maîtrise et d’assimilation de la discipline résultant du rechignement manifeste des élèves au français et le peu d’intérêt accordé à la matière. Mais, lorsque des candidats au Bac, admis avec mention très bien, se voient attribuer en bloc des notes catastrophiques en français oscillant entre 02 et 06 sur 20, il y a anguille sous roche et l’on est en droit de se poser des questions et de douter.

Comment, en effet, des élèves de la même série, excellant quasiment dans toutes les matières, leurs notes faisant foi, traitant habituellement toutes les épreuves avec le même sérieux et la même abnégation, se souciant scrupuleusement du moindre détail, peuvent-ils dégringoler si bas dans une épreuve véhiculaire comme le français?

Se peut-il que le hasard et la malchance s’y soient mêlés pour que des élèves talentueux aux compétences confirmées, de la même série de surcroît, aient connu une baisse vertigineuse de rendement, au moment où il était attendu d’eux de carburer à plein régime et donner le meilleur d’eux-mêmes?

Qu’attendre pour dissiper le doute?

L’émoi et la déception de ces élèves se sentant lésés sont compréhensibles; leurs professeurs, les mieux placés pour connaitre l’étendue de leurs connaissances et leur savoir, sont amèrement contrariés, loin de s’attendre à une telle débâcle généralisée ayant couronné le rendement de leurs élèves à l’épreuve de français, et en nette contradiction avec leurs performances au cours de l’année.

Que les notes chutent de quelques petits points relève, somme toute, de la normale, mais qu’il y ait un décalage de 10 à 15 points entre les deux repères, voilà qui paraît assez inimaginable pour pousser au questionnement et susciter stupeur et désillusion.

Un état d’esprit nouveau et préoccupant, empreint de crainte mêlée à un scepticisme avoué, est diffus et gagne du terrain, concrètement illustré par le discours dubitatif tenu par les futurs candidats, déjà défaitistes avant terme; les interprétations les plus saugrenues sont sur toutes les lèvres et il est à craindre pour la crédibilité de la noble et sacro-sainte mission de correction.

L’heure n’est plus donc à l’attente, et le ministère de l’Education a tout à gagner à faire la lumière sur cette affaire pour donner à rassurer, professeurs et élèves, et couper court à davantage de lectures et d’interprétations hasardeuses. Et s’il s’avère qu’il y a eu négligence, maladresse ou erreur d’évaluation en la demeure, que des mesures courageuses idoines soient prises irrévocablement pour y parer.

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