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Le plan de la Tunisie pour faire face au stress hydrique

Eau

Un don multilatéral de 2.655.000 euros permettra à la Tunisie de mettre en route son projet «Eau 2050» pour consolider ses ressources hydriques.

Par Wajdi Msaed

En ce début d’été, le problème de la rareté des ressources hydrauliques se pose avec acuité en Tunisie. Les coupures d’eau opérées par la Société nationale d‘exploitation et de distribution des eaux (Sonede) dans plusieurs régions du pays sont le principal révélateur de ce problème.

Un pays sous le seuil du stress hydrique

La croissance démographique, l’urbanisation rapide, l’expansion des activités agricoles, industrielles et touristiques, ainsi que les changements climatiques, sont autant de facteurs qui ont mis les ressources en eau sous une pression croissante et les ont placées à la tête des préoccupations en Tunisie comme dans la plupart des pays méditerranéens

C’est dans ce contexte que la Facilité africaine de l’eau (FAE) a annoncé, début juillet, sa décision d’accorder un don de plus de 1,4 million d’euros (1 euro = 2,4 dinars) destiné à une gestion équitable, durable et efficiente de l’eau en Tunisie. Il servira à financer la mise en œuvre du projet intitulé «Elaboration de la vision et de la stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050», qui est basé sur une approche de gestion intégrée des ressources pour contribuer au développement socio-économique du pays.

Dans un communiqué annonçant ce don, la FAE dresse un état des lieux du secteur de l’eau en Tunisie. On y apprend que la majeure partie du territoire tunisien, situé entre la Méditerranée et le Sahara, est aride. Avec 450 m3 d’eau par an et par habitant en 2015, le pays se trouve sous le seuil du stress hydrique et risque de voir la situation se dégrader d’ici à 2030.

Le potentiel hydrique conventionnel de la Tunisie est quasi totalement mobilisé. Il est estimé à 4.766 millions de mètres cubes par an, dont 55% sont constitués par des eaux de surface et 45% proviennent des nappes souterraines.

«Trois éléments majeurs se dessinent dans le déroulement du projet. Il s’agit tout d’abord d’élaborer une vision, une stratégie et des plans d’action pour la mise en œuvre», déclare Mohamed El Azizi, directeur de la FAE, qui ajoute : «Nous fournirons également une assistance technique et notre objectif est que la stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050 constitue pour la Tunisie un référentiel unique d’intervention pour tous».

Le projet «Eau 2050»

Le communiqué de la FAE rappelle que le projet «Eau 2050» avait été initialement lancé dans le cadre du Plan quinquennal de développement socioéconomique de la Tunisie 2009-2014. Il a été mis en attente depuis mars 2014, suite aux bouleversements sociopolitiques que vit le pays depuis la fin de l’année 2010. La mise en place de nouvelles structures politiques en 2014 a permis de relancer pour ce projet «Eau 2050» avec une nouvelle feuille de route.

L’approche du projet s’appuie sur quelques principes fondamentaux stipulés dans la nouvelle Constitution de 2014, à savoir le droit à l’accès à l’eau pour tous les citoyens, la conservation et la gestion durable de l’eau, la discrimination positive en faveur des régions défavorisées, la décentralisation et la gouvernance locale.

Le coût total du projet est de 2 655 000 euros. Il sera cofinancé par trois dons. La FAE participe à hauteur de 1.345.000 euros. La Banque de développement allemande KfW engagera un montant minimal de 950.000 euros et l’organisme de coopération technique allemand GIZ participe par un montant de 281.000 euros. Quant à la contribution du gouvernement tunisien, elle est estimée à 79.000 euros.

Le projet sera mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.

 

Source : ‘‘Facilité africaine de l’eau’’.

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