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17e sommet africain: La regrettable absence de Caïd Essebsi

Sommet-africain-Kigali

Ne cherchez pas Caïd Essebsi dans cette photo de famille, il n’y figure pas. 

Le président de la république Béji Caïd Essebsi a séché la 27e session ordinaire de l’Union africaine ouverte lundi à Kigali, capitale du Rwanda.

Par Imed Bahri

On aurait, à la rigueur, souhaité voir le chef du gouvernement Habib Essid représenter la Tunisie à ce sommet africain, mais lui aussi a préféré rester à la maison.

C’est, finalement, le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, qui a représenté notre pays à cette importante joute politique continentale. On peut certes s’en féliciter, mais pour notre pays, qui cherche à développer ses échanges économiques avec l’Afrique, nouvelle terre de croissance mondiale, la présence du président de la république au sommet africain s’imposait.

Car on ne peut lorgner économiquement vers l’Afrique et chercher à y développer ses activités commerciales, si, en même temps, on se fait représenter faiblement et à minima dans les conférences continentales.

Il y a là une incohérence qui s’est traduite, durant les années de règne de Ben Ali, par une quasi-absence de la Tunisie dans le continent auquel elle a donné son nom antique : Africa.

Cette habitude tunisienne, qui consiste à tourner le dos à l’Afrique subsaharienne, semble avoir continué avec les successeurs de Ben Ali. Et Béji Caïd Essebsi, qui n’a encore effectué aucune visite officielle dans aucun pays subsaharien, semble déterminé à poursuivre sur cette mauvaise voie.

Le roi du Maroc Mohammed VI était certes absent lui aussi du sommet de l’Union africaine (UA) à Kigali. Et pour cause : son pays avait quitté l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’ancêtre de l’UA, en 1984, pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), proclamée par le Front Polisario, sur ce qui est considéré à Rabat comme un territoire marocain. Mais le royaume, qui cherche à réintégrer l’organisation, est très présent sur le continent.

Depuis trois ans, Mohammed VI multiplie les voyages officiels en Afrique sub-saharienne, en amenant avec lui ses ministres les plus influents et de puissants hommes d’affaires. Mieux : pour rassurer l’Afrique, une opération a été lancée pour la régularisation des sans-papiers subsahariens au Maroc. Et pour donner un nouvel élan économique et politique à son pays, alors que l’Europe est en crise et l’intégration maghrébine bat de l’aile, le roi a lancé ses entreprises à l’assaut du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal ou de la Guinée, pour ouvrir des marchés. Résultat : le Maroc a implanté dans le continent ses banques, ses services d’assurances, ses entreprises de BTP, ses opérateurs téléphoniques, et même ses médias, sans parler de la compagnie aérienne Royal Air Maroc, très active au sud du Sahara.

Comparativement, la présence de la Tunisie dans cette région est très maigre. Et ce n’est pas l’absence du président Caïd Essebsi au sommets de l’UA qui va arranger les choses.

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