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La relance laborieuse du secteur immobilier tunisien

Immobilier

Pour que la timide reprise du secteur immobilier tunisien devienne croissance réelle et durable, des mesures d’accompagnement devront être prises.

Par Marwan Chahla

Ces derniers temps, le secteur de l’immobilier en Tunisie a pu quelque peu se ressaisir, grâce notamment à l’apport appréciable des Tunisiens résidents à l’étranger qui ont investi une partie importante de leurs économies dans l’acquisition de biens immobiliers.

Cependant, pour Fehmi Chaabane, président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers (CSNPI), cette légère amélioration de l’activité immobilière est loin d’être suffisante et il reste beaucoup à faire avant de pouvoir parler d’une véritable remise sur les rails du secteur.

Dans un entretien accordé au site ‘‘Asharq Al-Awsat’’, M. Chaabane estime qu’en cette conjoncture particulièrement délicate, l’intervention du gouvernement est plus qu’indispensable. Un certain nombre de mesures, suggère-t-il, devraient être prises afin de consolider les équilibres du marché de l’immobilier.

De plus, la question de l’exonération fiscale pour les candidats à l’acquisition d’un bien immobilier et le dossier de la viabilisation des terrains constructibles devront eux aussi être résolues de toute urgence, selon le président de la CSNPI.

M. Chaabane attribue la difficulté de la relance de l’immobilier en Tunisie à la détérioration du dinar contre les monnaies étrangères, notamment l’euro et le dollar américain. «La majorité des Tunisiens se trouvent dans la quasi-impossibilité de s’acquitter de l’apport personnel exigé, c’est-à-dire les 20% d’autofinancement nécessaires à l’accès à la propriété d’un bien immobilier. Assurément, nous ne parlons pas, là, de l’achat d’un logement de grand standing», précise le président de la CSNPI.

‘‘Asharq Al-Awsat’’ rappelle qu’une étude récente sur les conditions du secteur de l’immobilier en Tunisie montre que le quart des biens immobiliers neufs en Tunisie ne trouvent pas acquéreurs. La même enquête tire la sonnette d’alarme: si cette crise de la mévente de l’immobilier persiste, elle pourrait se transformer en une réelle menace pour les banques, publiques et privées, et pour l’économie entière.

La spirale de cette détérioration serait difficile à arrêter puisque les banques, face au rétrécissement de leur marge de manœuvre et l’épuisement de leurs ressources, seraient tentées de restreindre leurs offres de crédits et se trouveraient contraintes d’accentuer leur pression sur les promoteurs immobiliers pour qu’ils honorent leurs obligations et payent leurs dettes.

Selon certaines statistiques également, 23% des Tunisiens ne sont pas propriétaires de leurs lieux de résidence et, étant donné les difficultés économiques auxquelles eux-mêmes et le pays sont confrontés, ils ne seront pas en position d’en posséder un, dans un proche avenir. Dans le même temps, 426.000 logements neufs attendent de trouver preneurs…

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