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En perspective de Tokyo-2020 : La Tunisie doit promouvoir les sports de combat

Marwa-Amri-et-Ines-Boubakri

La Tunisie aura d’autant plus de chance de remporter des médailles lors des prochaines Olympiades qu’elle misera sur l’élite nationale dans les sports de combat.

Par Mohamed Nafti *

Ce serait une erreur de croire que la Tunisie, dans les Olympiades de Rio 2016, s’est contentée d’une maigre prestation. Sans comparaison avec les pays développés, mais en comparaison avec les pays en voie de développement et dotés d’importantes richesses naturelles, notre pays n’a pas du tout démérité.

Cependant nous sommes invités à tirer les enseignements utiles de cette participation pour préparer les prochaines échéances olympiques. La possibilité d’accomplir de meilleurs résultats en 2020 est tributaire d’un choix judicieux sur la catégorie des sports qui pourraient honorer la nation et en conséquence leur consentir tous les efforts durant la préparation.

La Tunisie est en mesure de récolter un nombre important de médailles et se hisser au niveau des grandes nations dans le domaine du sport olympique si elle investit dans les sports de combat.

En lisant le classement des différents pays et les tableaux des médailles durant les Olympiades du Brésil, on constate une loi évidente sur laquelle repose l’unité de la puissance et du développement qui confirme la suprématie des puissances économiques dans le sport olympique.

Sept pays du G8 figurent parmi les 10 premiers au classement des médailles. Par contre, les pays riches, ceux qui ont des mines d’or brut, du gaz et du pétrole en abondance figurent au bas du tableau. En le relisant d’une manière plus approfondie, on remarque que certains pays émergents et d’autres en voie de développement dépourvus de richesses naturelles ont pu rivaliser parfois avec les grands et se sont classés parmi les premiers.

Dans cette deuxième lecture, on trouve les rudiments d’une règle efficace sur laquelle repose la réussite des nations dépourvues de richesses naturelles et de moyens financiers mais qui ont opté pour un choix judicieux en investissant dans les sports de combat, des épreuves qui ne demandent pas de grands moyens matériels ni des aptitudes physiologiques exceptionnelles, mais qui s’adressent plus aux communs.

Une comparaison rapide des prestations de 3 pays qui se sont distingués durant les 3 dernières Olympiades fera ressortir l’importance du choix de l’investissement dans les sports de combat et des résultats obtenus par les pays modestes. Parmi les sports de combat (SC) programmés dans les Olympiades on distingue les disciplines suivantes : la boxe, la lutte, le judo, le taekwondo, l’escrime, le tir et le tir à l’arc.

Les Etats Unis, première puissance économique du monde, sont généralement classés en tête du tableau dans les différentes olympiades. Ils ont récolté 36 médailles d’or à Pékin-2008 dont 4 seulement en SC. A London-2012, 46 or dont 8 en SC. A Rio 2016, 44 or dont 4 seulement en SC. Cuba, un petit pays pauvre, a gagné 5 or à Rio et a fait mieux en que les Etats Unis en SC. L’exemple de la Corée du Sud est très éloquent : ce pays émergent fait encore mieux. Il a gagné 13 médailles d’or à Pékin dont 7 en SC, 13 en or à Londres dont 12 en SC et 9 en or à Rio dont 8 en SC.

Le cas de la Tunisie est aussi caractéristique. A Rio-2016, nos braves athlètes nous ont honorés avec 3 médailles de bronze en SC : Ines Boubakri en escrime, Marwa Amri en lutte et Oussama Oueslati en taekwondo. C’est la première fois que nos athlètes réussissent dans ces disciplines à ce niveau de compétition et c’est peut être de bon augure pour l’avenir. Aussi est-il urgent pour les responsables de la jeunesse et le sport pour prêter toute l’attention à ce sujet.

Si on remonte à la première Olympiade, qui a vu la participation d’un athlète tunisien de très haut niveau, le coureur de fond Mohamed Gammoudi en l’occurrence, à Tokyo-1964, et jusqu’à London-2012, on constate que les résultats étaient tributaires des dispositions naturelles et physiologiques des participants : Mohamed Gammoudi, Oussama Mellouli et Habiba Ghribi, qui sont des «oiseaux rares» de part leurs capacités physiologiques naturelles. La préparation est certes capitale mais n’intervient qu’en second lieu.

Aujourd’hui, après Rio-2016 et avec la prestation formidable de nos trois «combattants sportifs», on estime qu’il est temps pour les responsables du sport national de trancher pour la promotion du sport individuel en général et pour les sports de combat en particulier en vue de préparer les prochaines échéances sportives mondiales.

* Général à la retraite.

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