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Corruption : Chafik Jarraya avoue avoir «acheté» des journalistes

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L’homme d’affaires Chafik Jarraya a déclaré hier soir dans l’émission « Liman Yajroo Fakat » sur El-Hiwar Ettounsi, qu’il a soudoyé plusieurs journalistes.

L’invité de l’animateur Samir El-Wafi a avoué, sans ciller et avec un naturel pour le moins choquant, qu’il a soudoyé plusieurs journalistes et que ces derniers ont accepté de l’argent pour redorer le blason de telle ou telle personnalité. Ce qui est loin d’être un scoop, mais le fait de le dire de cette manière effrontée et presque provocatrice, qui plus est, à la télévision, résonne comme une menace, du genre: «Vous arrêtez de m’accuser de corruption ou je balance les noms de tous ceux qui ont mangé dans ma main». C’est, on l’imagine, la meilleure action qu’il puisse entreprendre en faveur de ce pays gangrené par la corruption.

Ce sulfureux homme d’affaires, poursuivi aujourd’hui par la justice dans plusieurs affaires et qui cite le président de la république – son ami – par son prénom (Béji, sic!), a cru devoir préciser, au cas où on l’aurait oublié, qu’avec de l’argent, on peut tout acheter, y compris des journalistes.

On ne peut d’ailleurs que croire cet homme que rien n’offusque, même pas les accusations de corruption, et qui a invité à ses frais, et à plusieurs reprises, des journalistes, des artistes et des avocats à Tripoli, en Libye, pour rencontrer le chef terroriste Abdelhakim Belhaj, son autre ami, qui commande les milices islamistes de Fajr Libya.

Ce que M. Jarraya n’a pas dit clairement mais qui découle de ses affirmations comme de l’eau de source, c’est que, pour avoir pu «acheter» des journalistes, il aurait bien pu aussi «acheter» des hommes politiques, notamment des députés, comme on l’en accuse, et pourquoi pas aussi des juges?

Il reste aussi à s’interroger sur les motivations de la chaîne El-Hiwar Ettounsi, dont le patron, Sami Fehri, est poursuivi lui aussi dans des affaires de corruption, et qui ne rate aucune occasion pour donner la parole et la visibilité aux personnalités les plus controversées. Est-ce pour transmettre le message subliminal selon lequel tous les Tunisiens sont corrompus ? C’est, en tout cas, la conclusion que l’on tire après avoir vu l’émission réalisée à la gloire de Chafik Jarraya… Et qui a été, de l’aveu même de son animateur, longuement «négociée» avec l’intéressé.

 

 

 

Z. A.

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