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Ferid Boughedir déplore une «polémique sans fondement»

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Traité de harceleur pour avoir plaisanté lourdement avec les candidates à Miss Tunisie, le cinéaste Férid Boughedir rétablit ci-dessous sa version des faits.

«A présent que les JCC sont terminées, et que je reviens d’une tournée avec mon nouveau film ‘‘Zizou’’, je voudrais rectifier la vérité des faits sur une polémique sans fondement qui a pris durant les JCC une dimension disproportionnée, suite à une plaisanterie mal interprétée: au gala d’ouverture des JCC, encore ému d’avoir reçu sur scène le «le Prix du 50e anniversaire» pour mon implication de toute une vie dans les JCC, l’un des acteurs de mon film ‘‘Zizou’’, Taoufik Bahri, connu sous son surnom de Beji Matrix dans le sit-com ‘‘Choufli Hal’’, m’a lancé, pour me détendre, un pari: D’être capable de faire l’acteur, en jouant le rôle d’un «producteur un peu lourdingue», qui vient embêter les candidates du concours de Miss Tunisie, en leur faisant, devant tout le monde, et en mauvais dragueur, de fausses propositions de «casting». Et comme les candidates de Miss Tunisie choisissent de défiler en général en maillot de bain, de leur dire qu’elles sont cette fois-ci trop vêtues, surtout par rapport à tous les décolletés constatés à l’ouverture du festival !!

J’avoue que cet humour était un peu lourd, mais je me suis prêté au jeu, et j’ai improvisé ce sketch en public, devant des dizaines de personnes invitées à l’ouverture, dont mon amie Aïda Antar, organisatrice de Miss Tunisie.

Malheureusement, une télévision présente a filmé cela dans un cadrage serré et fait un montage tel que l’on puisse croire que j’étais en tête-à-tête avec les Miss, et non en train de plaisanter devant tout le monde, ce qui était le cas !

Ce qui est proprement incroyable, c’est que ce sketch improvisé, diffusé sur Internet m’a fait passer ensuite pour un «harceleur sexuel»! Si la majorité des internautes a trouvé le sketch sympathique, d’autres internautes confondant à cause du cadrage ce qui était du «cinéma», pour de la réalité, ont lancé ensuite, comme c’est devenu courant, des attaques violentes, à la limite de la diffamation, me qualifiant de «harceleur» et de «misogyne».

Cela est inimaginable pour moi qui, depuis l’enfance, suis resté fasciné par la femme tunisienne de tout âge, par son courage et sa force de résistance même sous les apparences de la soumission, et pas uniquement par sa beauté physique, comme voudraient le réduire, bien des puritains, qui se comportent trop souvent en quasi-obsédés sexuels !

Moi qui, dans mes films, ai toujours voulu célébrer la femme tunisienne, dans des personnages magnifiques que j’admire, qui ont été incarnés par Rabiaa Ben Abdallah, Hélène Catzaras, Fatma Ben Saïdane, Amel Hedhili, ou plus récemment dans ‘‘Zizou’’ par Wajiha Jendoubi, des personnages que je n’ai jamais idéalisés (car il y a, bien sûr, du positif et du négatif chez les hommes comme les femmes !) mais toujours filmés avec empathie et respect, je me serais invraisemblablement et subitement transformé à mon âge, de «féministe» en «sexiste»? Qui pourrait croire à une telle accusation?

Pour cela, je voudrais présenter mes excuses les plus sincères à ceux que cette plaisanterie et ce gros humour, plutôt lourdingue il faut l’avouer, dans lequel je me suis laissé embarquer, a pu déranger!

Moi qui suis un admirateur fervent de ces grands hommes tunisiens, maîtres de l’arabe populaire dialectal, et de l’humour tunisien, tous amis et collègues de mon père, que furent Ali Douagi, Béchir Khraief, Ahmed Kheireddine, Salah Khemissi (qui a disparu tragiquement à cause de son humour!) et suis, d’un tempérament qui choisit sans doute trop spontanément la distance de l’ironie et de la satire, plutôt que le sérieux dogmatique, devrait dorénavant, ne plus accepter de plaisanter en public dans ce nouveau monde «numérique» qui n’est pas celui de ma génération, et où chaque smartphone peut malheureusement devenir une machine à encenser… ou à dénigrer.

Je présente donc de nouveau mes excuses à tous ceux qui ont pu être dérangés par cette plaisanterie qui a été orientée hors de son contexte réel, et je répondrai à présent à mon ami Béji Matrix qu’il vaut mieux, dorénavant, que chacun garde son rôle : moi celui du metteur en scène et lui celui de l’acteur, son véritable «job», qui n’est pas le mien, et dans lequel il faut reconnaître qu’il continue à exceller !

Et enfin je remercie Kapitalis qui m’a permis de rétablir la vérité des faits, face aux manipulations médiatiques sur Internet, qui sont hélas devenue monnaie courante !»

Férid Boughedir

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