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Trump élu président des Etats-Unis: La maison est bien blanche

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L’élection du sulfureux homme d’affaires Donald Trump à la présidence des Etats-Unis traduit une profonde volonté de changement du peuple américain.

Par Dr Mounir Hanablia *

Malgré la véritable campagne de dénigrement dont il a été l’objet , et malgré toutes ses outrances verbales , le fait est là: Trump est à la Maison Blanche; il a joué la carte des petits blancs de l’Amérique, celle notamment du Ku Klux Klan, contre l’Establishment, et si les Gardiens du Temple, les Grands Electeurs, l’ont suivi, c’est que la Vox Populi a très nettement penché en sa faveur et choisi, une nouvelle fois, le changement qu’il incarnait beaucoup mieux que sa rivale à la présidence, la candidate de l’establishment politico-financier, l’inquiétante Hillary Clinton.

En effet, cette volonté de changement s’était déjà exprimée avec l’élection à deux reprises d’Obama mais ce dernier, même si son mandat semble se terminer sur une amélioration de l’économie qui n’en finit pas de sortir de sa convalescence, n’a pas tenu les espoirs que ses électeurs avaient placés en lui : la croissance n’a pas repris; le terrorisme a essaimé malgré les centaines de milliers de soldats envoyés combattre en Irak et en Afghanistan; et les risques d’une confrontation militaire avec la Russie en Ukraine et dans les Pays Baltes, ou avec la Chine en Mer de Chine du Sud sont devenus inquiétants.

Qu’attendent les électeurs américains de Trump ?

Dans ce contexte tendu, le discours isolationniste de Trump signifiant que l’Amérique devait moins s’occuper des affaires du monde, et plus de ses propres problèmes a porté. Ce n’est certes pas la première fois que ce genre de discours isolationniste et xénophobe a cours, déjà au début de la seconde guerre mondiale, une bonne partie des Américains pensait que leur pays devait rester neutre, et il a fallu Pearl Harbour pour que le président Franklin D. Roosevelt bénéficie du reflexe patriotique lui permettant d’engager son pays dans la bataille.

Après la guerre, un certain nombre d’historiens avaient d’ailleurs accusé le président d’avoir été renseigné sur les plans belliqueux des Japonais concernant Pearl Harbour, mais d’avoir sciemment laissé faire.

Mais pour en revenir à l’élection actuelle, qu’attendent les électeurs de Trump? D’abord qu’il rende à l’Américain moyen sa prospérité, en créant du travail, au besoin en limitant l’influence des marchés financiers sur l’économie, celle qui avait conduit à la crise colossale des sub primes en 2008.

Or cette hégémonie des marchés financiers après la crise de 1929 avait été entravée par l’amendement Glass Stegall dissociant les banques de dépôt et celles d’investissement. Et c’est Bill Clinton qui, en le supprimant, suite au plus coûteux café de travail de l’histoire avec les banquiers, le 13 mai 1996, va transformer radicalement la philosophie du système bancaire américain de la prudence vers le risque.

Ceci pour dire que le Clan Clinton représentait bel et bien aux yeux de leurs compatriotes la compromission de la classe politique avec les marchés financiers, et Barack Obama, un démocrate au même titre que Mme Clinton, avait maintenu le système bancaire à flot après la crise des sub primes qui avait ruiné des milliers d’épargnants américains, en y réinjectant des centaines de milliards de dollars prélevés sur le contribuable, et en refusant de faire traduire en justice les responsables de la crise.

La deuxième chose qu’attendent les Américains, c’est un désengagement militaire des théâtres de confrontation dans le monde; et Trump s’accommode fort bien des dirigeants des autres pays et n’a a priori aucune intention de semer ailleurs des printemps comme l’avait fait Obama, qui ont vite viré à l’hiver, ni d’instaurer des démocraties des mafias ou des seigneurs de la guerre comme celle d’Afghanistan.

Enfin, la troisième préoccupation de l’électorat américain c’est bien évidemment la sécurité, et à voir la nervosité morbide avec laquelle la police US se comporte face aux citoyens, en particulier noirs, et les manifestations violentes après chaque mortelle rencontre, la tension interraciale semble avoir atteint un niveau préoccupant.

Quel impact sur le Moyen Orient ?

Ce sont là des problèmes internes au pays, mais nous, en tant qu’Arabo-musulmans, que pouvons nous espérer de ce candidat plutôt anticonformiste? D’abord un désengagement militaire de l’arc de crise Moyen Orient Afrique du Nord, concomitamment à un arrêt du soutien au wahhabisme, et nul n’ignore qui sont les trois pays du Moyen Orient qui ont joué un rôle décisif dans la propagation de ce qu’on avait nommé «guerre contre le terrorisme»; et il paraît que le nouveau président, au vu de quelques unes de ses anciennes déclarations, est fort conscient que la politique d’Obama dite des «printemps arabes», faisant suite à celle de Bush, relative au «Nouveau Moyen Orient», a déstabilisé la région, sans y apporter la sécurité et a suscité des flux migratoires que les alliés européens de l’Amérique peinent à maîtriser.

Il suffirait que Trump cesse le soutien que l’administration précédente avait apporté aux forces politiques opposées au progrès et au modernisme pour que la paix et la sécurité soient instaurées et pour que l’économie soit relancée. C’est en tous cas ce que beaucoup attendent et espèrent.

* Cardiologue, Gammarth La Marsa.

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