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Selon sa veuve Houda, « Lotfi Nagdh a été tué une seconde fois »

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Commentant l’acquittement des meurtriers présumés de Lotfi Nagdh, sa veuve Houda a déclaré qu’elle ouvre sa maison pour recevoir à nouveau les condoléances…

Par Yüsra Nemlaghi

La proclamation, hier soir, du verdict du tribunal de 1ère instance de Sousse a suscité plusieurs réactions dénonçant la libération des présumés tueurs de l’ex-coordinateur de Nidaa Tounes à Tataouine.

Des membres de la Ligue de la protection de la révolution (LPR), la milice islamiste violente dissoute il y a 2 ans par la justice, qui était derrière ce meurtre, se sont réjouis de cette décision de justice. Ils ont crié victoire et festoyé suite à la libération de Saïd Chebli, membre du bureau du parti islamiste Ennahdha à Tataouine, l’un des 4 principaux accusés dans cette affaire.

La députée Nidaa Tounes, Hela Omrane, a, pour sa part, indiqué que Daech (organisation terroriste de l’Etat islamique) n’est pas à Jebel Chambi mais dans le corps de la magistrature.

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Beji Caïd Essebsi avec les veuves des martyrs Chokri  Belaïd et Lotfi Nagdh.

Sahbi Ben Fredj, député El-Machrou, a confié à Kapitalis qu’il espère que ce verdict n’est pas le fruit de l’accord de Paris, en référence à la rencontre entre Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et Béji Caïd Essebsi, ancien président de Nidaa Tounes, en août 2013, à Paris.

Les partis de gauche Al-Massar et le Front populaire ont exprimé leur soutien à la famille Nagdh et fait part de leur inquiétude après ce verdict de la justice, qu’ils ont qualifié de laxiste et qui, au final, protège les LPR.

De son côté, Machrou Tounes s’est dit surpris par le verdict, en précisant qu’il ne s’agit pas là d’un meurtre ordinaire mais d’une affaire nationale, appelant les forces démocratiques à s’unir pour aider à la révélation de la vérité.

Houda, la veuve de Lotif Nagdh, qui attend que justice soit faite depuis l’assassinat de son époux, le 18 octobre 2012, a estimé, comme beaucoup de Tunisiens, que la décision du tribunal de 1ère instance de Sousse a tué une seconde fois Lotif Nagdh.

«Je vous annonce que ma porte est ouverte pour recevoir vos condoléances», a-t-elle indiqué, tout en s’indignant du silence de certains des anciens amis de Lotfi Nagdh, au parti Nidaa, qui, obnubilés par le pouvoir qu’ils partagent désormais avec Ennahdha, ont laissé tomber l’affaire.

On rappellera, pour l’histoire et pour rafraîchir la mémoire de beaucoup d’amnésiques, que le président de le république Béji Caid Essbesi avait indiqué, en octobre 2012, que Lotfi Nagdh a été assassiné, et qu’il s’agit du premier assassinat politique après la révolution. Il y en aura deux autres, quelques mois après, avec les meurtres de Chokri Belaïd, en mars 2013, et Mohamed Brahmi, en juillet de la même année, commis par des éléments de la même mouvance islamiste. «C’est l’aboutissement d’une opération planifiée et mise en route dans le cadre d’une campagne de violence orchestrée, sous la couverture de ce qu’on appelle la LPR», avait alors déclaré M. Caïd Essebsi.

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