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Tunis : Dorra porte plainte pour agression policière

Dorra Trabelsi (36 ans), une mère de famille, a porté plainte contre un policier qui l’a agressée dans le train, au départ de Borj Cedria, au sud de Tunis.

Selon le témoignage de la victime, qui s’est confiée à l’association Warri (Montre), spécialisée dans la dénonciation des violences faites aux femmes, l’agression a eu lieu dimanche 25 décembre vers 16h, dans le train reliant Borj Cedria à Tunis.

Bakhta Trabelsi, la sœur de la plaignante, a confié à Kapitalis que Dorra était assise dans le train, avec sa fillette de 4 ans assise sur ses genoux, quand un homme lui a ordonné de se lever pour laisser la place à son épouse enceinte. Elle lui a répondu qu’elle était fatiguée et qu’il y a avait d’autres sièges vides dans le train. L’homme, qui n’a pas goûté à son refus, a insulté Dorra et menacé de la frapper, avant de joindre le geste à la parole, en giflant la dame. Une dispute a éclaté et l’homme a cogné la femme avant que des passagers interviennent pour les séparer et éloigner l’agresseur.

 
Dorra Trabelsi a lancé à son agresseur qu’elle allait porter plainte et, selon elle, ce dernier lui a répondu : «Tu ne peux rien faire; tu sauras qui je suis».

Arrivée à la station de Tunis-Barcelone, la victime a alerté un contrôleur de la SNCFT avant de se diriger vers le poste de police. De retour à la station, les agents ont découvert qu’il a aussi agressé le contrôleur, qui a tenté de le retenir pour faire les constats d’usage.

Au poste de police, l’agresseur a indiqué aux agents qu’il était leur collègue: «Je travaille à la garde nationale », leur a-t-il dit, comme si cela justifiait l’impunité dont il croit avoir le privilège du fait de sa fonction.

Selon la victime, les agents ont changé de ton et tenté de dissuader la dame de porter plainte. «Ça arrive, tu n’es pas la première femme qui se fait frapper, on ne va pas en faire une affaire», lui aurait même dit un policier ! Sur ces faits, son mari l’a rejointe au poste de police, accompagné d’un avocat.

«L’agresseur a fait intervenir un cadre de la garde nationale et l’agresseur est reparti comme si de rien n’était», raconte Bakhta, ajoutant que sa sœur est en état de choc et souffre d’une fracture au nez et de contusion à l’œil gauche.

«Elle est à hôpital Charles Nicolle et ne retirera pas sa plainte. Nous avons des témoins et il y a aussi les caméras de surveillance du train, qui ont tout enregistré», ajoute Bakhta.

Y. N.

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