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La Tunisie ne peut pas profiter de la crise de l’orange en Europe

La chute historique de la récolte d’oranges au Brésil ne va malheureusement pas faire le bonheur de l’orange tunisienne sur le marché européen. Et pour cause…

La chute, en 2016, de la récolte d’orange au Brésil, qui produit à lui tout seul 80% du jus d’orange de la planète, tombée au plus bas depuis 28 ans, fait craindre aux professionnels européens et français une «pénurie» de jus d’orange dès le mois d’avril prochain.

L’an passé, en raison d’une sécheresse inhabituelle, la récolte du premier producteur mondial d’oranges et de jus est, en effet, tombée à 244 millions de caisses de 44,8 kilos contre 300 millions en 2015, un recul de 18,6%, selon Ibiapaba Netto, directeur exécutif de CitrusBr, l’association brésilienne des exportateurs d’agrumes.

Les stocks étant à un niveau historiquement bas, les prix de l’orange et du jus ont quasiment quadruplé en 2016. Cette hausse est renforcée par le maintien d’une demande mondiale soutenue auprès du Brésil, au travers de trois grandes sociétés familiales Cutrale, Citrosuco/Citrovia et Louis Dreyfus Commodities, d’origine française.

En juillet 2016, le prix de la caisse d’orange destinée à l’industrie a ainsi atteint 4,39 dollars américains (USD), contre 1,14 USD à la même période de 2015.

En France, les industriels craignent une pénurie de jus d’orange entre avril et juin 2017, lorsque les stocks seront encore plus bas et alors que les récoltes auront tout juste commencé.

Cela va-t-il faire l’affaire des producteurs d’orange tunisiens, qui croulent sous une récolte record, estimée à plus de 500.000 tonnes, et appellent à l’aide pour trouver des débouchés rapides?

Les professionnels européens ne pourront malheureusement rien faire avec la Tunisie cette année, car il n’y a en Tunisie aucune structure de pressage ni d’exportation digne de ce nom. Et comme les oranges ne se conservent pas assez longtemps, il est difficile d’envoyer des bateaux d’Europe pour récupérer les oranges tunisiennes qui pourrissent dans les arbres.

C’est, on l’imagine, une très mauvaise nouvelle pour les Tunisiens, qui doivent essayer de profiter de la pénurie actuelle de l’orange brésilienne pour se doter des moyens techniques nécessaires pour exporter davantage… dans les années prochaines. L’espoir fait vivre…

I. B.

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